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Seniors et sexualité : Richard Vercauteren, "C'est avant tout l'imagination qui doit présider"

Richard Vercauteren, psycho-sociologue, gérontologue et auteur du “Dictionnaire de la Gérontologie Sociale“, paru en 2011 aux éditions Erès, lève le voile sur l’enjeu de la sexualité chez les seniors et nous livre ses conseils.

La sexualité des seniors n'est plus taboue.

Que représente la sexualité chez les personnes âgées aujourd’hui ?

Richard Vercauteren : La sexualité est un questionnement récurent depuis plusieurs décennies. Si dans les années 60 elle a surtout concerné la jeunesse, aujourd’hui elle intéresse tous les âges. Ces jeunes des années 60 sont devenus les “vieux“ du 21ème siècle. Par contre, cette population subit de plein fouet l’image de l’âge : des personnes dépassées, hors des désirs et de la norme sociale. De ce fait, la notion de sexualité devient floue quand la vieillesse arrive.La société n’est pas en phase avec la tranche d’âge des plus de 65 ans. Elle continue à vivre avec ses désirs et ses plaisirs. On sait en effet depuis la nuit des temps que ces deux aspects sont les seuls qui durent jusqu’à la fin de la vie. En fait, nous sommes devant un tabou né de deux perceptions différentes : les “jeunes“ qui s’autorisent à parler de sexualité, et les “vieux“ qui s’interdisent d’en parler, leur image ne correspondant pas à la représentation sociétale de la sexualité. De plus, n’étant plus des procréateurs potentiels, les plus de 65 ans ne peuvent poser la sexualité qu’en termes de plaisir, un plaisir qui ne leur est pas reconnu. Ce sont des “sages“.Il faut aussi différencier la sexualité féminine de la sexualité masculine, qui est plus admise. La femme, symbolisant la “beauté“, ne l’est plus dans ses apparences de corps atteint pas les déformations de l’âge. Ceci constitue un risque de la voir soustraite à la sexualité : elle n’est plus “objet de désir“.Quelles sont les solutions proposées ? Existe-t-il des traitements ?Richard Vercauteren : Chez le sujet âgé, la “solution médicamenteuse“ n’existe pas, sauf pour les hommes, qui peuvent avoir recours au viagra ou à des médicaments associés. Pour les femmes, les lubrifiants sont parfois utilisés. Toutefois, le véritable problème est celui du désir. Avec les médicaments, nous sommes là très loin des vraies problématiques de la sexualité. Nous sommes plus dans les dysfonctionnements physiques qui ne touchent pas toutes les personnes âgées, loin s’en faut.La problématique de la sexualité aux âges avancés est bien celle de dépassement du tabou, avec, de ce fait des réponses sociétales et psychologiques plus que médicamenteuses. Par sociétal, nous entendons aussi des questions relatives aux croyances et à l’éducation de toutes les générations.Selon vous, comment évoluera ce domaine de la sexologie dans 30 ans ?Richard Vercauteren : Les évolutions sont tellement rapides en matière de sexologie qu’une projection à 30 ans relève de l’impossible. Par contre, il n’est pas interdit de penser que la sexologie pour les sujets âgés se focalise plus sur des approches psychologiques et d’éducation que véritablement sur de nouvelles façons de traiter médicalement la sexualité.Quels conseils simples du quotidien donneriez-vous à un couple de personnes âgées ?Richard Vercauteren : La solution étant de poursuivre une relation dans le plaisir ressenti avec l’autre, c’est avant tout l’imagination qui doit présider à la survie d’une sexualité chez la personne âgée. Stimuler l’autre dans ce qu’il est comme personne et le rassurer sur ce point est central. Si poursuite il doit y avoir, c’est avant tout dans la complicité du couple et dans sa capacité intime à combattre les tabous sociétaux. Il ne faut pas confondre la capacité à avoir un rapport sexuel avec la sexualité. Souvent, ce rapport a disparu quand l’envie d’avoir une sexualité perdure. Le rapport n’est pas automatiquement une fin en soi…RelaxnewsClick Here: cheap Cowboys jersey