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« The Chef » : Coup de feu en temps réel et en plan-séquence dans un restaurant londonien

Dans « The Chef », Philip Barantino entraîne les spectateurs à la suite du personnel d’un restaureat huppé de Londres.La caméra les suit dans leur travail tandis que le héros, campé par Stephen Graham, tente de gérer ses problèmes personnels et professionnels.Une mise en scène virtuose permet au public de s’immerger totalement dans l’expérience.

C’est la panique dans un restaurant londonien le soir du « magic friday », vendredi avant Noël. The Chef de Philip Barantini. Le réalisateur, également acteur vu dans la série Chernobyl, saisit ce chaos organisé en un plan-séquence d’une heure trente.

« Pour gagner ma vie avant de percer comme acteur, j’ai travaillé dans la restauration et suis passé par tous les postes jusqu’à devenir chef moi-même, raconte Philip Barantini à 20 Minutes. J’en ai gardé le souvenir d’un stress permanent que j’ai voulu communiquer au spectateur. C’est pour cela que j’ai choisi de faire un plan-séquence, idéal pour retranscrire cette frénésie à l’écran. » La caméra se faufile en salle, en cuisine et dans les réserves tandis que Stephan Graham dans le rôle-titre tente de tenir ses fourneaux entre clients pénibles, rivalités entre employés et problèmes personnels.

Trois prises pour réussir

« En 2019, j’avais déjà fait un court-métrage avec Stephen Graham sur le même sujet, insiste le réalisateur. C’est quand j’ai découvert qu’une nouvelle caméra numérique permettait de filmer 90 minutes à la suite, en changeant de carte mémoire tout en continuant à filmer que je me suis lancé dans le long. » Un scénario au cordeau et des répétitions très précises ont permis à Philip Barantini de réussir son coup à la troisième prise. « Assis devant le moniteur, j’étais le premier spectateur de mon film et je peux dire que je vivais le suspense à 100 % ! »

La nourriture n’est qu’accessoire dans cette course contre la montre que le réalisateur n’a pas souhaité rendre appétissante. « Je n’ai pas insisté sur les mets parce qu’il était impossible de former les acteurs pour qu’ils puissent cuisiner vraiment en direct, dit-il, mais aussi parce que je voulais me focaliser sur les comportements humains. » Les disputes éclatent sous la pression entre serveurs, manager et cuisiniers, tous concentrés et peu patients avec leurs collègues pendant le « coup de feu » d’une soirée très chargée.

Un concentré de soucis

« Le métier de cinéaste est moins stressant, reconnaît Philip Barantini. On a plus de temps pour planifier et on peut recommencer les prises quand on les rate. » Il admet cependant avoir livré un concentré de ce qui peut mal tourner dans un restaurant huppé. La mise en scène virtuose de The Chef fait partager l’expérience des protagonistes avec une telle intensité qu’on demeure essoufflé comme si on avait participé soi-même au service.

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