A 84 ans, Pierre Perret, auteur du célèbre Zizi et du magnifique Lily, vient de sortir un nouvel album, Humour liberté (Editions Adèle). Il a accepté d’ouvrir à Gala un cœur parfois bien lourd…
Dernièrement, Pierre Perret apparaissait dans un épisode de Capitaine Marleau, aux côtés de Corinne Masiero. Aujourd’hui, il sort, via son propre label Editions Adèle, l’album Humour liberté.Deux mots qui lui vont bien, qui résument parfaitement son parcours. Eternel gamin, en dépit de ses 84 ans, Pierre part souvent se réfugier en Irlande. Au cours d’un entretien avec Gala, celui qui fait si souvent le clown a révélé une autre face, plus sombre, plus mélancolique.
Alors qu’on lui demande s’il utilise les réseaux sociaux, Pierre Perret répond : ” Oui. Depuis longtemps. Il y a presque quatre ans, après les attentats de Charlie, j’ai écrit un texte sur ce qu’était ma France –c’est de là qu’est née la chanson de l’album-, il a fait plus de 10 millions de vues.“
“Je ne sais même pas si j’ai des arrière-petits-enfants”
On cherche à savoir si ses petits-enfants sont une autre fenêtre sur la jeunesse. Le chanteur lâche : “Ils ne sont plus très jeunes, ils ont déjà la trentaine, mais non, parce qu’ils sont disséminés dans la nature, à l’autre bout du monde, je ne les vois pas. Ils ne donnent pas de nouvelles… Je ne sais même pas si j’ai des arrière-petits-enfants. Ca ne vient pas de moi. Mais vous ne pouvez pas les forcer.” Après un silence, il concède : “Ce n’est pas réjouissant.“
Pierre Perret qui est chanté dans toutes les écoles, qui restera pour toujours cet homme qui a osé un jour “ouvrir la cage aux oiseaux”, n’a donc plus de relation avec ses plus proches, le sang de son sang.
“J’ai passé ma vie à lutter contre le désespoir”
Alors qu’il forme avec sa femme Rebecca un couple fusionnel depuis près de soixante ans, le chanteur assure avoir été un père aussi présent que possible pour ses jumeaux Anne et Alain. “Pendant des décennies entières, j’ai fait 150 à 200 concerts par an, mais je m’organisais pour être disponible pendant les vacances scolaires. Je bloquais tout pour eux, jure-t-il.On leur a fait faire le tour du monde. Je voulais les ouvrir à d’autres cultures.” Hélas, Anne et Alain ont pris d’autres chemins que ceux que Pierre Perret imaginait pour eux…
Derrière le “fendard”, y a-t-il un homme désespéré? Il répond, sincère : “J’ai passé ma vie à lutter contre le désespoir. En gros, c’est ça. Le mien et celui des autres. Etre lucide, c’est approcher au plus près la vérité et on sait qu’il n’y a rien de plus meurtrier que la vérité. La lucidité est une saloperie.“
Retrouvez l’intégralité de notre entretien avec Pierre Perret dans le magazine Gala, en kiosques ce jeudi 14 février.
Crédits photos : Sipa