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Mad Max, Terminator, Star Wars… Le passé a de l’avenir !

Un réalisateur qui passe la quatrième sur sa propre franchise, un ex fan-boy qui perpétue une saga intergalactique, un cyborg qui revisite son film originel : 2015, ou quand le cinéma rejoue ses classiques.

2015. Marty McFly découvre le Hill Valley du futur. Au cinéma 3D du coin, pas de Jaws 19 signé Max Spielberg comme le prédisait Robert Zemeckis dans un clin d’œil à son ami et producteur Steven. Mais un Mad Max, un Terminator et un Star Wars. Et sur les line-up des studios, des productions dont les titres fleurent bon les séries B eighties. Comme si Marty… n’était finalement jamais parti. Pourquoi et comment, 30 ans après, Jedis, T-800 et autres guerriers de la route (pour ne citer qu’eux) monopolisent à nouveau l’attention de la planète cinéma ?

La nostalgie
A l’instar du succès phénoménal de la tournée musicale Stars 80 ou du retrogaming cher aux joueurs du monde entier, notre nostalgie (matinée d’adulescence) est à questionner en premier lieu. “Au-delà de la technologie, on se rend compte qu’on est extrêmement en phase avec l’année 84 aujourd’hui”, analyse le réalisateur Alexandre Aja. “Regardez Minecraft : la limitation artistique au pixel, due à une limitation technologique dans les années 80, est due aujourd’hui à une limitation artistique. Ca exprime une nostalgie énorme des années 80. On est en recherche de cette décennie”.

Une nostalgie… et une acculturation

“Il y a un côté madeleine de Proust”, ajoute Sébastien Moricard, cofondateur de GeekMeMore et spécialiste de la geek-culture. “Quand on fait des remakes ou des suites de films comme ceux-là, on cherche avant tout à retrouver la sensation qu’on avait eue en les découvrant gamins. Il y a une approche ‘retour aux sources’ de la part de ceux qui ont le pouvoir et qui peuvent décider de ce qu’ils ont envie de produire et de voir”.

Nostalgie de ceux qui voient, nostalgie de ceux qui font, mais pas seulement. Christophe Gans, réalisateur et ancien journaliste, va plus loin. “C’est à la fois une nostalgie et une acculturation. Dans le film Swimming with Sharks (formidable production indépendante sur les coulisses d’Hollywood emmenée par un Kevin Spacey carnassier à souhait en producteur cynique, NDLR), un personnage évoque Shelley Winters. L’autre ne comprend pas. ‘Une place au soleil’. ‘Quoi ?’ ‘L’Aventure du Poséidon…’ ‘Ah oui !’ C’est une scène qui résume tout. Le jeune exécutif ne connaît pas Une place au soleil, l’un des plus grands films du cinéma américain, mais connaît L’Aventure du Poséidon. Et aujourd’hui c’est L’Aventure du Poséidon qu’il ne connaîtrait pas. Le curseur culturel se déplace, et les gens à la tête des studios se souviennent des sensations qu’ils ont eu gamin en mangeant des popcorns en regardant Jurassic Park, et ils se disent que c’est ce qu’il faut faire. On est de plus en plus loin de ce qui a été un modèle adulte, et de plus en plus près du modèle des années 80 qui est déjà beaucoup plus adolescent. Les années 80 sont souvent qualifiées de pire période de l’histoire du cinéma par les historiens. Et c’est cette période qui est aujourd’hui mise à l’épreuve par Hollywood pour porter les nouveaux espoirs du blockbuster”.

Jurassic World : retour sur l’île où tout a commencé

Jurassic World Bande-annonce 2 VO

 

Le business
Les nouveaux espoirs du blockbuster… Il serait effectivement naïf de penser que ce revival des succès eighties ne relève que de la madeleine de Spielberg/Lucas/Cameron (au choix). On touche en effet ici autant à la nostalgie des spectateurs qu’au porte-monnaie des majors qui voient dans la culture geek une nouvelle manne bienvenue. “Tous ces films ont pour point commun d’appartenir de près ou de loin à la culture geek”, analyse lucidement Sébastien Moricard. “Et cette culture est devenue extrêmement large. Et qui dit culture élargie dit culture extrêmement bankable. Alors qu’elle ne l’était pas forcément avant. C’est simplement une explication industrielle de la part d’entreprises qui cherchent à faire le maximum de profit”.

L’industrie hollywoodienne ne fait plus que des séries B mais avec des moyens faramineux

En bref, une sous-culture devenue mainstream, pour une génération biberonnée aux succès d’antan et donc plus à même d’accueillir les bras (et les yeux) grand ouverts le rouleau-compresseur marketing. Ce que déplore Christophe Gans. “Ce qui est dommage, c’est qu’au lieu de donner des équivalents à la génération d’aujourd’hui, on leur donne strictement la même chose mais amplifié. (…) L’industrie hollywoodienne ne fait plus que des séries B mais avec des moyens faramineux. (…) Ces grosses compagnies sont en Bourse, et les fluctuations de la Bourse peuvent tenir à un film. Le moindre échec peut faire chuter l’action durant un mois. Et ce n’est pas qu’une question de box-office. Les cadres des studios se payent en actions : quand John Carter se plante, le patron de Disney y perd de sa poche ! Les studios sont donc très méfiants. Et plutôt que de miser sur des productions originales, ils préfèrent se reposer sur des déclinaisons, des spin-off, des remakes, des suites, de films en épisodes, des feuilletons même…”

Une analyse atténuée par Alexandre Aja, qui ramène les enjeux du dollar vers la pellicule. “Quand on commence à faire du cinéma de genre au tout début des années 2000 avec Haute Tension, c’est pour proposer un film en réaction à la pauvreté des années 90 dans le genre. Nous ne faisons jamais de films pour les spectateurs. On les fait avant tout pour nous, nous sommes nos premiers spectateurs : si on fait le film que nous avons envie de voir, peut-être que ce sera le cas pour d’autres. Et nous sommes issus de cette génération, de cette culture populaire, ces gens qui ont envie de revoir ce cinéma qui nous a fait rêver”.

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John Connor, Kyle Resse, Sarah Connor, le T-800 : retour en 1984 pour Terminator : Genisys

Terminator: Genisys Bande-annonce finale VO

 

La créativité
Revoir, refaire, revisiter, re-raconter : finalement, le cinéma de genre ne serait-il pas simplement au début d’un nouveau cycle ? “On passe notre temps à réinventer la roue quand on y regarde de plus près”, abonde Sébastien Moricard. “On pourrait dire qu’un Inception est un Matrix revisité, qui est lui-même l’allégorie de Platon revisitée. La matière narrative n’est donc pas si essentielle que ça : la façon de raconter, c’est ce qui est important. Le cinéma est un art vivant, dont les codes changent constamment. Refaire n’est pas un problème : mais il faut impérativement renouveler et adapter à son époque. Et quand l’allégorie de Platon devient Matrix qui devient Inception, c’est quand même plus intéressant que quand Total Recall devient Total Recall : mémoires programmées, ou que Robocop devient Robocop”.

Refaire n’est pas un problème : mais il faut impérativement renouveler et adapter à son époque

Ce ne serait donc pas tant une question de créations… que de créateurs. “Les Spielberg, Zemeckis, Dante, Cameron ont découvert le cinéma fantastique dans les années 50”, ajoute Christophe Gans. “Ils ont été bercés par la SF des années 50 qui avait la particularité d’être amusante à regarder tout en abordant des thèmes angoissants et importants. Ils ont réussi à garder l’émerveillement et l’angoisse, une alternative entre les deux sensations. Et ça se lit dans leurs films. Ils abordent le genre de manière très sérieuse : comme un véhicule de thèmes et d’idées importantes.”

Dans les pas de leurs aînés fans des fifties, Alexandre Aja et Gregory Levasseur ont donc, eux, revisité les années 80, avec Piranha, La Colline a des yeux ou Maniac. “C’est une sorte d’effet miroir”, explique Aja. “On revit nos années cinéma à l’envers mais avec un décalage de plusieurs générations. C’est exactement ce qui se passe à Hollywood au sein des studios. C’est le même cheminement de gens issus des mêmes générations, qui il y a quelques années voulaient revenir à un cinéma très 70, maintenant ce sont les années 80 et ensuite ce sera les années 90. Il y a une sorte de cycle”. Un peu comme la mode finalement. “C’est exactement ça”, ajoute Levasseur. “Tous les 20 ans, les mêmes vêtements reviennent. On a un peu l’impression de vivre la même chose avec le cinéma. Mais sans refaire jamais strictement la même chose”.

Pixels, ou comment rejouer littéralement les années 80

Pixels Bande-annonce VO

 

La suite ? L’avenir est un long passé…*
Alors, prochaine étape… les années 90 ? Entre Jurassic World ou Point Break, les succès de la décennie nineties commencent déjà à attirer les regards. Ce que confirme Alexandre Aja. “Aujourd’hui, on retrouve le cinéma des années 90 dans les projets sur lesquels on travaille…” Une bonne nouvelle ? Pourquoi pas, si les cinéastes, scénaristes et producteurs trouvent le bon équilibre, notamment en terme de ton.

Pour Christophe Gans, “c’est une balance importante à maintenir. Le fantastique a une charge poétique mais il doit avoir aussi une forme d’intelligence et de discours sur notre réalité. Un grand film fantastique doit nous époustoufler et à la fois nous déranger”. Et le tandem Aja / Levasseur de conclure: “Si on devient trop parodique, on retombe dans les années 90. Il n’y a plus de sens, plus d’émotion : tout est du second degré et on n’est plus dans les histoires. A trop vouloir en faire, le spectateur sort du film. Et il se retrouve dans une salle de cinéma à manger son popcorn”.

* Chanson de Manau, groupe de rap des années… 90

Vive les années 80 !

Mad Max : Fury Road
sortie le 14/05/2015
dérivé de Mad Max 2
Poltergeist
sortie le 24/06/2015
remake de Poltergeist
Terminator : Genisys
sortie le 01/07/2015
suite de Terminator 1 & 2
Pixels
sortie le 19/08/2015
inspiré par le retrogaming
Star Wars : Le Réveil de la Force
sortie le 18/12/2015
suite du retour du Jedi
Jem et les Hologrammes
sortie le 13/04/2016
adaptation de la série
Vendredi 13
sortie le 13/05/2016
reboot de la franchise
S.O.S. Fantômes 3
sortie le 24/08/2016
reboot de la franchise
Trolls
sortie le 07/12/2016
inspiré par les jouets Trolls
Star Wars Anthology : Rogue One
sortie le 16/12/2016
film dérivé de La Guerre des étoiles
Amityville : the awakening 
2016
prequel de Amityville
Star Wars : Episode VIII
sortie le 26/05/2017
suite de Star Wars 7
Gremlins
en développement
remake de Gremlins
Scarface
en développement
remake (mexicain) de Scarface
Explorers
en développement
remake de Explorers
Le Trou Noir
en développement
remake du Trou Noir
Highlander
en développement
remake de highlander
Akira
en développement
adaptation live de Akira
War Games
en développement
remake de War Games
Dirty Dancing
en développement
remake de Dirty Dancing
Escape from New York
en développement
remake de New York 1997
Le Secret de la Pyramide
en développement
remake du Secret de la Pyramide
Bloodsport
en développement
remake de Bloodsport
A la poursuite du diamant vert
en développement
remake de A la poursuite du diamant vert
Indiana Jones
en développement
suite ou reboot de la saga
Cobra : the space pirate
en développement
adaptation de la série animée
The Blob
en développement
remake du Blob

Vive les années 90 !

Jurassic World
sortie le 10 juin 2015
suite directe de Jurassic Park
Ash vs. Evil Dead
rentrée 2015
suite (en série) de la saga
Worms
sortie le 07/10/2015
adaptation du jeu vidéo
Independence Day 2
sortie le 27/07/2016
suite de Independence Day
Ghost in the Shell
sortie le 29/03/2017
adaptation live du manga
Point Break
en développement
remake de Point Break
Ca
en développement
adaptation du roman de Stephen King
The Crow
en développement
nouvelle adaptation 
Croc-Blanc
en développement
nouvelle adaptation du roman
Road House
en développement
remake de Road House
Waterworld
en développement
remake de Waterworld
L’Expérience interdite
en développement
remake de L’Expérience interdite
Bodyguard
en développement
remake de Bodyguard
Power Rangers
en développement
suite de la saga
Ghost
en développement
adaptation (en série) de Ghost
Starship Troopers
en développement
reboot de la saga

 

De Mad Max à Fury Road : la bande-annonce de la saga

Mad Max : la bande-annonce de la saga