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Jeff Panacloc : le fabuleux destin de l’électricien devenu ventriloque

Révélé notamment par Patrick Sébastien tout comme son ancêtre Tatayet, Jeff Panacloc a permis de redécouvrir, sur scène comme sur les plateaux télé, l’art très ancien de la ventriloquie tout en le remettant au goût du jour. Son spectacle Jeff Panacloc perd le contrôle est à voir ce 2 novembre à 20h55 sur TMC

Gala : Comment se découvre-t-on ventriloque ?
Jeff Panacloc. Pour moi, grâce à la rencontre avec un autre ventriloque. J’avais quinze ans. J’ai commencé par l’imiter, en me moquant un peu de lui. Mes potes me disaient, « Tu le fais super bien ! », et j’y ai pris goût. Alors, j’ai continué à bosser, et je me suis aperçu que j’avais des prédispositions. Dès que je pouvais monter sur scène – les Téléthon, les fêtes d’écoles –, je le faisais, en adaptant mes sketchs aux réactions du public. Au début, ce n’était pas terrible. Comme les imitateurs où les grands chanteurs, il faut travailler ses cordes vocales pour cet art. Après, techniquement, mon ORL vous expliquerait mieux ce phénomène que moi.

Gala : Vous êtes issu d’un milieu artistique ?
J. P. : Pas vraiment, mais mon père jouait de la guitare. Pendant la mode du karaoké, je faisais la tournée des bars avec lui, on chantait. Gamin, je rêvais d’être animateur télé. Je savais que je voulais être dans le spectacle, en communication avec le public. A vingt-deux ans, j’étais électricien sur les chantiers la journée, je me produisais dans les cabarets le soir. Puis, un jour, j’ai décidé de me lancer à plein temps et d’en vivre.

Gala : Comment avez-vous donné naissance à votre personnage de Jean-Marc, votre marionnette ?
J. P. : Ç’a toujours été un singe marron. Pas orange, marron clair. Je l’ai baptisé Jean-Marc, le prénom du patron du magasin de magie où je me fournissais. Au début, il n’était pas aussi virulent. Je proposais un numéro classique, un peu ennuyeux. Le jour de la mort de Michael Jackson, j’animais un mariage. J’ai alors inventé le sketch de Michael Jackson mort. La réaction des gens m’a convaincu de durcir le ton, d’oser davantage. J’ai alors commencé à avoir le verbe haut avec les premiers rangs, à être plus virulent. Cela a fonctionné.

Gala : Votre marionnette est souvent grossière. Vous vous censurez ?
J. P. : Je ne me refuse rien, mais je connais mes limites. J’essaie de ne pas être méchant, et je ne vanne que les gens que j’aime bien. Les autres, je n’en parle pas. A la télévision, il faut improviser, aller très vite, avoir de la répartie. Parfois, il y a des choses qui m’échappent, mais je fais en sorte de tenir les rênes. Même si je me surprends, de temps en temps, à découvrir une vanne qui vient de Jean-Marc en même temps que le public…

Gala : Comment se renouveler lorsque qu’on est ventriloque ? Jean-Marc est-il immortel ?
J. P. : Peut-être qu’il est immortel, mais je suis prêt à présenter une famille au public, s’il le faut. Les grands ventriloques américains l’ont fait, ç’a marché. Mais il y aura toujours Jean-Marc, c’est ma locomotive, même si je suis conscient qu’il faut toujours avoir un coup d’avance sur le public. Je travaille d’ailleurs en équipe, avec des auteurs. Cela permet d’avoir du recul, personne ne sait tout faire tout seul. Je collabore avec Tom Villa (qui participe également à « Salut les Terriens ! », sur Canal+, ndlr) et Thomas Maurion. On écrit ensemble, ça se passe superbien. En fait, j’essaie de me fabriquer une petite famille autour de moi, avec un bon état d’esprit. En revanche, je suis jaloux : ils ont intérêt à me réserver leurs meilleures blagues…

Gala : Ça ne vous dérange pas que votre marionnette soit plus célèbre que vous ?
J. P. Détrompez-vous, Jean-Marc est de moins en moins célèbre …. Sans rire, lorsqu’on est ventriloque, la célébrité n’est pas un objectif en soi. Pas comme pour les gamins qui font The Voice ou d’autres télécrochets, et rêvent tout de suite de chanter dans des Zénith. Quand j’ai débuté, j’enchaînais quatre cabarets par soir et j’étais juste content de vivre de mon art. Par la suite, j’ai eu beaucoup de chance : les bonnes personnes ont cru ont moi, le public a a été au rendez-vous. Tous les gens que je croise dans la rue sont bienveillants, ils ne nous disent, à moi et à Jean-Marc, que des choses gentilles. Je le cache, mais je suis très content quand on me reconnaît dans la rue.

Gala : Etre ventriloque, un plus avec les filles ?
J. P. : Je ne vais pas dire que c’est le meilleur art pour draguer, mais ça ne se passe pas trop mal. Ma vie sentimentale est plutôt stable, depuis longtemps. Si je suis un coureur ? Non, ce n’est pas mon style. Dans le fond, je suis quelqu’un de sage, de posé, un bosseur.

Photo : Bestimage

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