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Agnès Martin-Lugand : « J’aime libérer l’émotion de mes personnages ».

Dans Désolée, je suis attendue (Michel Lafon) Agnès Martin-Lugand raconte l’histoire d’une jeune femme qui ne vit que pour son travail au risque d’y perdre son âme.

Elle a vendu un million d’exemplaires en trois livres. Les droits de son premier roman Les gens heureux lisent et boivent du café (Michel Lafon) ont été rachetés par Harvey Weinstein pour qu’il soit adapté à Hollywood. Agnès Martin-Lugand ne change pourtant pas avec le succès. Elle vit toujours à Rouen avec ses deux fils et son mari, et ne se sépare que rarement du blouson de cuir qu’elle s’est offert avec son premier cachet, son doudou, dit-elle. Son nouveau livre arrive aujourd’hui en librairie. Rencontre.

Gala : Comment vous est venue l’idée de ce nouveau livre Désolée, je suis attendue (Michel Lafon) ? Il met en scène Yaël, une jeune femme qui ne vit que pour son travail comme interprète pour une agence de renom et ne trouve plus de temps à consacrer aux siens.

Agnès Martin-Lugand : Je sais à quel point avoir un job qui vous passionne peut être envahissant. J’ai voulu m’interroger sur la dimension pathologique de ce phénomène, lorsque le travail fait tout oublier, jusqu’aux émotions les plus simples de l’existence. J’ai souhaité décrire ce personnage robotisé, qui ne sait plus y faire avec la vie, qui trouve que se poser avec des amis devant un verre de rosé est une perte de temps, alors qu’avant elle donnait des leçons de vacances à tout le monde !

Gala : En quoi votre ancien métier de psychologue clinicienne vous sert dans l’écriture de vos livres ?

A.M-L : Je n’utilise pas sciemment mes connaissances, mais elles font partie de moi. A un moment ou à un autre, je libère l’émotion de mes personnages. Cette fois-ci, j’ai aimé montrer comment les fantômes du passé de Yaël pouvaient faire vaciller son monde si bien organisé.

Gala : Etes-vous capable comme votre personnage de vous faire dévorer par votre passion pour le travail ?

A.M-L : J’aime trop les plaisirs de la vie. Et puis, avoir deux fils de 7 et 3 ans aide à garder les pieds sur terre. J’ai construit ma vie professionnelle en ayant déjà trouvé mon équilibre personnel contrairement à mon personnage. Mais mes deux garçons savent qu’ils n’ont pas trop le droit d’entrer dans mon bureau !

Gala : Comment leur expliquez-vous votre métier ?

A.M-L : Rémi est un peu petit, mais l’aîné, Simon, est toujours curieux de voir l’un de mes livres terminés. Il vérifie s’il y a sa place. Il était soulagé de se retrouver dans les remerciements. Il sait aussi que le titre doit rester secret un certains temps avant la parution.

Gala : Vous avez vendu 1 million d’exemplaires en trois livres, cela vous a-t-il mis une forte pression au moment d’écrire ce nouveau roman ?

A.M-L : Ce qui était difficile c’était de me séparer du personnage de Diane l’héroïne de Les Gens heureux lisent et boivent du café et de La vie est facile ne t’inquiète pas. Mais je suis repartie dans l’écriture avec le même plaisir et avec une exigence accrue. Je ne me dis pas que l’on m’attend au tournant, mais je ne me repose pas non plus sur mes lauriers.

Gala : Où en est l’adaptation hollywoodienne des Gens heureux…Etes-vous tentée à l’avenir par l’écriture de scénarios pour l’audiovisuel?

A.M-L : Le projet de l’adaptation cinéma suit son cours, mais je ne peux rien dire de plus pour l’instant. Pour le moment je je n’ai pas une envie très marquée de me plonger dans l’univers audiovisuel. J’aime trop écrire des romans !

Propos recueillis par Candice Nedelec

Crédits photos : Paolo Pizzimentii

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