Cela faisait un petit moment que l’on ne l’avait pas vu dans la presse. Le Premier ministre a réalisé une longue interview chez nos confrères de Society, à laquelle nous avons eu accès en avant-première. Tous les sujets ou presque sont traités, et Manuel Valls y répond sans détour. Il défend son bilan, mais reconnaît quelques erreurs. La campagne de 2017 a bel et bien commencé.
Si l’Euro de football se tient cet été, la grande compétition qui anime le Premier ministre Manuel Valls se joue au printemps prochain, l’élection présidentielle. Et s’il n’est pas le capitaine annoncé de l’équipe, il compte bien figurer sur la feuille de match. Une métaphore que cet amoureux du football, et supporter du FC Barcelone, ne renierait pas.
Alors, comme d’autres ministres avant lui cette semaine, avec leur mouvement He ho la Gauche, Manuel Valls sort du bois, et semble lancer les hostilités dans une interview à paraître dans Society que nous nous sommes procurée en avant-première. De très nombreux sujets sont balayés, notamment, l’économie, le terrorisme, le phénomène Nuit Debout, l’éducation, l’omniprésence de son ministre de l’économie, rival potentiel, Emmanuel Macron, les débats Gauche/Droite/Front National.
Et sur tous les sujets, Manuel Valls fait du « Manuel Valls ». Les maître-mots de cet entretien fleuve sont « être concentré », « assumer », et « reconnaître ses erreurs ».
« Etre concentré » sur la République « dans toutes ses dimensions », sans tomber dans la cuisine politique, ce qu’il semble reprocher à certains de ses collègues, de tous bords politiques. En disant cela, il semble tomber dans ce petit jeu, mais c’est tout l’art d’un bon politique de faire ce qu’il reproche aux autres…
« Assumer« , c’est ici que l’on voit l’enjeu de 2017 dans ses mots. Assumer la politique menée, avec une fierté dans de nombreux domaines, mais »assumer” aussi des changements de caps, »sur certains points, oui, nous avons changé”.
Le Premier ministre redevient l’autoritaire qu’il était à ses débuts à Matignon lorsque l’on évoque les divisions à gauche. Elles sont « néfastes », et privent les Français de vrais débats, entre la Droite, le Front National, et le Parti Socialiste. C’est pour cela qu’il y a une défiance « qui a toujours existé » d’après lui, mais qui est plus importante de nos jours. Pour cela il faut être « à la hauteur ».
Il reconnaît alors que certains ministres ne font pas preuve d’une « exigence absolue », et sans faire de « mea culpa », il reconnaît un certain nombre d’erreurs, notamment sur la méthode employée autour du projet de loi El Khomry.
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Puis vient le moment du pré-programme. S’il avoue à demi mots songer à 2022, il est persuadé que 2017 se jouera sur un thème traditionnellement à Droite, l’identité. « Plus le monde est ouvert, plus les gens ont besoin d’identité ». Ca ressemble déjà à une phrase de campagne. Et le premier ministre sait qu’il brouille ici les pistes en employant un sujet très droitier.
Le timing de cet entretien est intéressant. Il tente ici de se replacer dans le jeu médiatico-politique français, très occupé ces derniers temps par Emmanuel Macron et le président François Hollande. En « minoritaire, mais rassembleur », nul doute qu’il faudra compter sur lui pendant la campagne. En loyal du président, il défend et montre ici qu’il défendra la politique menée par son gouvernement jusqu’à l’échéance fatidique.
Et qui sait, peut-être sera-t-il lui-même le candidat des socialistes. C’est par des entretiens de ce type que l’on découvre les ambitieux.