Un documentaire et une webcréation fabuleuse ; la publication, dans le courant de l’année, du Dadaglobe rêvé par Tristan Tzara: vous allez voir que Dada n’a pas pris une ride en 100 ans.
C’est un mot, seulement, pas un mouvement, plutôt une attitude. Dada a 100 ans mais son tempérament de révolté lui donne une éternelle jeunesse.
Nous sommes en 1916, l’Europe est le lieu d’une insupportable boucherie: des artistes et poètes pacifistes de différents pays en guerre se réfugient dans la Suisse neutre, à Zurich. Hugo Ball et Emma Hennings y fondent le cabaret Voltaire, où la bande se fédère autour d’un cri de révolte compréhensible dans toutes les langues: dada! C’est le point de départ d’une véritable insurrection qui s’accompagne d’une explosion de la création, bientôt une révolution dans l’art du XXe siècle.
L’admirable documentaire de Régine Abadia diffusé dimanche 14 février sur Arte, montre, par des procédés très « dada(s) », comment les artistes s’en prennent au fondement même de la société, le langage, et disloquent les valeurs morales pour ouvrir la voie à une liberté artistique totale qui infusera plus tard le surréalisme, le situationnisme, la beat génération et le punk.
En marge de ce documentaire, Arte propose une webcréation entraînant l’internaute dans une folle aventure dadaïste. Data-block remplace les publicités sur votre machine par des affichages Dada, Dada gram propose aux instagrameurs de participer à une oeuvre collective de collage. Une appli Dada-Tweetpoésie joue avec vos tweets et une autre « haktion » questionne le pouvoir des GAFA, les géants du net (pour rappel, Google, Amazon, Facebook et Apple). Le Dada dépôt, enfin, rassemble les oeuvres d’artistes dadaïstes dans un antimusée sans parcours logique, évidemment. L’occasion de voyager un peu en poésie avec Picabia, Arp ou Banco. 2016 sera dada ou ne sera pas.
DADA-DATA, d’Anita Hugi et David Dufresne artetv/dadadata
Viva Dada, de Régine Obadia, le 14 février à 17h35 sur Arte
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