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Khentakawess III, la reine mystérieuse

A l’heure où chaque centimètre carré de notre planète est susceptible d’être scruté par un satellite, il est encore possible de déterrer des trésors vieux de plus de quatre millénaires.

Le gotha se cache parfois là où on ne l’attend pas. Depuis plusieurs mois, une équipe d’archéologues s’échine sur un lopin de terre aride à Abousir, 25 kilomètres au sud-ouest du Caire. Ces Tchèques, passionnés d’histoire égyptienne, étaient jusqu’ici convaincus qu’ils finiraient par tomber sur quelques objets ancestraux. Après tout, le terrain y est propice. Plusieurs pharaons de la Ve dynastie ont élu domicile dans cette vallée après leur décès. Aucun des chercheurs n’imaginait cependant inscrire une nouvelle ligne dans l’histoire de l’Egypte antique.

Dimanche, l’équipe a annoncé avoir découvert la sépulture d’une reine ayant vécu il y a 4.500 ans. Selon les inscriptions découvertes à l’entrée de sa chambre funéraire, il s’agit du corps de la reine Khentakawess III. « C’est la première fois que nous lisons le nom de cette reine qui était inconnu avant la découverte de cette tombe », a indiqué le ministre égyptien des antiquités, Mamdouh al-Damaty. L’histoire de la Ve dynastie, en partie responsable de l’édification des pyramides, va donc être réécrite pour incorporer le nom de Khentakawess III.

Selon les premiers éléments récoltés par les archéologues tchèques, la reine aurait été mariée au pharaon Néferefrê. Ce dernier est entré dans l’histoire non pas pour la brièveté de son règne, ni pour les réformes qu’il a entreprises, mais tout simplement parce qu’il n’a pas eu le temps de terminer la construction de son complexe funéraire. Sa pyramide inachevée reste à ce jour l’élément le plus marquant de son passage sur terre. Mais selon les chercheurs, Néferefê n’est pas le seul monarque égyptien auquel était liée la reine. Ils pensent en effet comprendre que Khentakawess III aurait été la mère du pharaon Menkaouhor. Au côté d’elle, les archéologues ont également retrouvé une série de statuettes et d’ustensiles fabriqués à base de calcaire et de cuivre censés accompagner la souveraine au cours de son « voyage vers l’éternité ». Ils vont désormais pouvoir étudier leurs découvertes en paix, à condition que la malédiction du pharaon ne soit qu’un conte pour enfants.

Crédits photos : DEA / S. VANNINI