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Un Anglais à l’Académie française!

Pour la première fois de son histoire, l’Académie française a ouvert ses portes à un écrivain anglais. Sir Michael Edwards s’est assis sur son fauteuil d’Immortel ce jeudi 22 mai.

Depuis ce matin, le fauteuil 31 de l’Académie française est à nouveau occupé. Mais, pour la première fois, par un Anglais. Un peu plus d’un mois après l’arrivée contestée d’Alain Finkielkraut, Michael Edwards a fait ses premiers pas sous la Coupole. Ce poète essayiste britannique de 76 ans a été élu en février 2013 au fauteuil du regretté Jean Dutourd. Et, dès son discours d’introduction, le nouveau venu a prouvé qu’il était le digne représentant de l’humour d’outre-Manche.

« En m’ouvrant la porte de votre illustre Compagnie, vous accueillez en votre sein bien pire qu’un étranger: un Anglais », a-t-il clamé face au parterre d’Immortels réunis pour l’occasion. Après un discours réussi, empreint de son amour pour la littérature française, Michael Edwards a reçu l’honneur de se voir brosser le portrait par l’un de ses nouveaux camarades, Frédéric Vitoux. « Monsieur, nous mesurons la portée de l’événement. Un Anglais sous la Coupole! Un Anglais à l’Académie française! Qui l’eût jamais soupçonné? C’est un bouleversement! Que dis-je, une secousse, un séisme, voire une révolution! »

Sir Michael Edwards n’a donc pas fini d’entendre parler de sa nationalité. Car, non content d’être un sujet d’Elisabeth II, il est également Officier de l’Empire britannique. La reine l’anoblira d’ailleurs personnellement lors de son passage en France pour les commémorations du débarquement allié. S’il a été choisi pour porter l’habit vert et l’épée des académiciens, c’est parce que l’écrivain est sûrement le plus français de tous les auteurs anglais. A la fin de ses études à l’université de Cambridge, il rédige son doctorat sur le thème de l’œuvre de Jean Racine. En 2002, il devient déjà le premier Anglais élu au Collège de France. Aujourd’hui, il marque à nouveau l’histoire de nos deux pays. Comme l’a dit l’Immortel Frédéric Vitoux en s’adressant à Michael Edwards, « Votre véritable biographie, c’est le passage, le balancement, la coexistence en vous de l’anglais et du français, le côté de Shakespeare et le côté de Racine ».