Le tournage de “Red 2” s’est récemment déroulé à Paris avec Bruce Willis, John Malkovich, Catherine Zeta-Jones… et Xavier Laurent, un acteur français dont le nom ne vous dit sans doute rien. Et pourtant, vous risquez d’en entendre de nouveau parler, car il sera également à l’affiche de “Rush”, le prochain long métrage de Ron Howard. En attendant, faisons plus ample connaissance avec ce frenchy qui s’exporte plutôt bien aux Etats-Unis.
Comment êtes-vous parvenu à vous imposer sur le tournage de ces deux grosses productions américaines ?
Xavier Laurent : “Cela fait maintenant trois ans que je travaille entre Londres et Paris. Les studios américains viennent souvent à Londres chercher de nouveaux talents. J’avais notamment failli être pris pour Captain America, mais cela ne s’est pas fait au dernier moment, en raison d’aléas que malheureusement, nous les acteurs, nous ne pouvons contrôler…
Pour Rush de Ron Howard, je suis allé chez Nina Gold à Londres, qui s’occupait de la ditribution artistique, pour passer les essais en vue de jouer un pilote de formule 1 français. Ron Howard a apprécié ce premier bout d’essai et a demandé à me voir dans un tout autre registre. Un rôle de maquilleur français sur un shooting photo, ultra gay et très maniéré, bref un personnage haut en couleurs pour une scène de comédie. J’ai trouvé cela étrange mais le rôle était amusant et je voulais être dans ce film à tout prix. Travailler avec Ron Howard est une grande opportunité. Revenu à Paris, j’ai demandé à une amie de me filmer dans cet autre bout d’essai que j’ai ensuite envoyé à Nina Gold. Le résultat était assez surprenant pour ceux qui me connaissent. Mon agent anglais n’a pas tardé à me recontacter pour me signifier que je n’étais pas pris pour le rôle du maquilleur mais pour celui du pilote de formule 1. J’ai appris par la suite en lisant le scénario que la scène avec le maquilleur français avait été supprimée, et je pense maintenant que cela m’a été demandé pour tester ma motivation à créer un personnage loin de moi.
Pour Red 2, les choses se sont passées beaucoup plus rapidement. Je connaissais quelqu’un qui travaillait à la production exécutive sur ce film. Il connaissait mon parcours. Comme dans Rush, il n’y avait qu’un rôle de Français dans le film, et mon profil leur ait apparu comme évident. Je venais de faire un autre gros projet dans l’année, je travaille entre Londres et Paris – le tournage pour ce rôle se déroulait à Paris – et je correspondais vraiment à ce qu’ils recherchaient. Tout le monde a donc été d’accord, réalisateur et producteurs, et j’ai enchaîné les rendez-vous de manière assez rapide.”
Quels rôles jouez-vous dans “Red 2” et “Rush” ?
X.L. : “Dans Rush, je joue un pilote de Formule 1 français, le seul que l’on voit véritablement dans le film. On ne sait pas comment se nomme mon personnage, car Ron préférait aller davantage dans la dramaturgie que dans l’information. Ce qu’on peut dire, c’est que ce pilote est largement inspiré de Jacques Lafitte et qu’il sert à montrer quelques facettes du protagoniste Niki Lauda, interprété par Daniel Brühl, et à introduire le personnage d’Agnès Bonnet, interprété par Joséphine de la Baume.
Dans Red 2, mon personnage est de mèche avec une protagoniste majeure de l’histoire, incarnée par Catherine Zeta-Jones. Je ne peux malheureusement en dire plus…
Quelles leçons tirez-vous de ces deux tournages ?
X.L. : “J’ai ressenti énormément de plaisir sur ces deux tournages. Tout n’est pas idyllique dans la conception d’un film. Il peut y avoir de grosses tensions, des incompatibilités d’humeur, des crises car les sommes d’argent engagées sont colossales mais pour ces deux films, tout a été relativement simple. Il est vrai que les moyens mis en oeuvre permettent une organisation sans faille et un grand confort. Sur Rush, l’équipe était particulièrement sympathique. Ron Howard était d’une simplicité et d’une gentillesse extrêmes. Les acteurs principaux Chris Hemsworth, Olivia Wilde et Daniel Brühl étaient quant à eux très impliqués dans leur travail, impressionnants, justes et créatifs sur chaque prise. Le travail en amont sur leurs personnages était très poussé : accent, look, comportement.
Sur Red 2, le tournage était encore plus démesuré. L’Ile Saint-Louis et le Panthéon avaient été bloqués pour l’occasion. Ce qui m’a frappé, c’était le paradoxe entre cette débauche de moyens et l’intimité, l’atmosphère très familiale qui régnait sur le plateau. Le tournage ayant duré longtemps, des liens forts se sont noués entre les membres de l’équipe. Bruce Willis et Catherine Zeta-Jones étaient très detendus, très professionnels et se délectaient de cette ambiance bon enfant, malgré le froid et la fatigue. C’était très appréciable pour moi de travailler dans cette ambiance, et cela m’a permis d’avoir des échanges privilégiés avec l’équipe. Oui, c’est vrai que cela fait bizarre de jouer avec Bruce Willis… Son visage est, comment dire, tellement… connu. Il a tellement bercé mon adolescence avec les Die Hard que j’ai dû faire preuve d’une concentration supplémentaire pour lui donner la réplique.
Je suis surtout heureux et flatté d’avoir été choisi pour ces deux films, réalisant a posteriori à quel point ces places étaient convoitées. Je n’en remercie que plus ceux qui ont pu m’aider en temps voulu et ceux qui m’ont fait confiance. Cela m’ouvre désormais de nouvelles portes et me fait découvrir d’autres horizons que je ne pouvais même pas soupçonner il y a peu.”
La bande-annonce de “Red”
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