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DSK: « j’ai manqué mon rendez-vous avec les Français »

Dans une interview d’une vingtaine de minutes, Dominique Strauss-Khan, très ferme et décidé, est revenu sur les événements de ces quatre derniers mois, depuis son arrestation à New York, en mai dernier.

C’est un DSK ému, mais ferme, parfois en colère, qui a pris la parole ce soir. Sobre dans son costume noir sur chemise blanche et cravate bleu foncé, l’ex-directeur général du FMI est longuement revenu sur les événements qui ont secoué sa vie ces quatre derniers mois. A la question «Que s’est-il passé dans la suite 2806?», Dominique Strauss Kahn a pris le temps de la réflexion pour répondre. «J’ai toujours clamé mon innocence et je suis content de pouvoir m’exprimer. Ce qui s’est passé ne comprend ni violence ni agression… C’est une relation non seulement inappropriée, mais plus que ça, c’est une faute».

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Interrogé par une Claire Chazal gardant ses distances, le relançant à propos, DSK a également tenu à présenter ses excuses à sa femme, qu’il a «conscience d’avoir blessée», évoquant «une faute morale que je n’ai pas fini de regretter». L’ex-patron du FMI a également fait une large place à sa femme Anne Sinclair dans sa déclaration, avouant «je n’aurais pas résisté à tout ça sans elle». Il a joué la carte de l’homme repenti, «c’est une femme exceptionnelle. Je lui ai fait du mal, je le sais, je m’en veux».

Brandissant à plusieurs reprises le rapport du procureur de New York, qui a abandonné ses poursuites, et semblant le maîtriser parfaitement, DSK a décrit les failles du dossier de Nafissatou Diallo. Des pointes de colères étaient perceptibles. «Il n’y a rien dans le rapport du procureur, a-t-il asséné plusieurs fois, égratignant au passage l’Express, «ce tabloïd», qui avait publié le rapport médical de l’hôpital où la plaignante avait été examinée, et le présentant, d’après DSK, comme une expertise officielle. «Toute cette histoire est un mensonge», a-t-il répété.

Quant à savoir ce qu’il avait ressenti lors de son arrestation, menottes aux poignets, DSK s’est montré très ému, et a laissé un long silence avant de répondre. «J’ai eu peur, a-t-il fini par avancer. J’ai eu très peur, j’ai eu le sentiment d’être piétiné, d’être humilié, avant même de pouvoir dire un mot… J’ai beaucoup perdu». Relevant des «zones d’ombres» dans toute cette affaire, DSK n’a pas pour autant souhaité accuser ou dénoncer qui que ce soit ce soir. «Nous verrons», a-t-il simplement déclaré, autorisant ainsi les spéculations sur un éventuel complot.

Le deuxième dossier «sexuel» a également été abordé par Claire Chazal, l’affaire Tristane Banon. Mais DSK n’a apporté aucun élément nouveau, réitérant sa négation de toute violence ou agression, et refusant de commenter plus avant. La journaliste a alors rebondi sur le portrait qu’ont brossé de lui certains observateurs ces derniers mois, les féministes en tête. «Ce portrait, je ne l’aime pas, je le récuse, a insisté DSK, l’air grave. Cette faute, je la paye toujours… J’ai beaucoup perdu dans cette histoire. Cette légèreté, je l’ai perdue».

A peine un sourire a-t-il été esquissé vers 20h25, une fois le «gros morceau» passé. Plus détendu, moins combattif, DSK a enfin confirmé ce que la presse croyait savoir, il y a encore quelques mois, à savoir sa candidature à l’élection présidentielle, s’il n’avait pas été arrêté. «Oui, je voulais être candidat. Mais tout ça est maintenant derrière moi, et je ne suis plus candidat. J’ai manqué mon rendez-vous avec les Français». Excluant dès lors toute intervention dans la primaire socialiste, Dominique Strauss-Kahn a mis des distances entre lui et la scène politique française. «Ce que je veux maintenant, c’est me reposer, retrouver les miens, et prendre le temps de réfléchir».

M.C.

Dimanche 18 septembre 2011

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