était à l’affiche de l’Orchestre Symphonique de Chicago pour jouer Lélio, d’Hector Berlioz. Il profite de cette expérience dans l’opéra pour dire tout le mal qu’il pense du cinéma et du théâtre, et se faire au passage quelques nouveaux amis.
On le croyait heureux notre Gégé national, de jouer à Chicago un opéra de Berlioz, accompagné par l’orchestre symphonique de la ville. Hé bien non! Gérard Depardieu broie du noir et continue à dire tout le mal qu’il pense du métier. Interrogé par l’AFP, il confie qu’«être acteur ce n’est pas grand chose maintenant, surtout maintenant. Ah! Les acteurs de théâtre il n’y en a plus, ou de moins en moins. Les metteurs en scène de théâtre m’ennuient profondément, il n’y a aucune invention». Et le cinéma ne vaut pas mieux. L’artiste qui a tourné dans plus de deux cents films estime qu’«avant, il y avait des films intéressants,(…) mais maintenant il y a 3 000 plans, il y a je ne sais combien de morts par film». Gérard Depardieu se «considère comme un ouvrier du spectacle qui a beaucoup de plaisir à faire des rencontres, comme les musiciens qui ont un instrument et qui en sortent le meilleur».
Sur la scène de l’Orchestre Symphonique de Chicago, Gérard Depardieu a déclamé le monologue de Lélio d’Hector Berlioz accompagné de l’orchestre dirigé par l’Italien Ricardo Muti, le tout nouveau directeur musical de la formation américaine. Les deux hommes se connaissent bien puisque l’an dernier à Paris, Depardieu avait déjà joué Lélio sous la direction de Mutil, puis Ivan Le Terrible à Salzbourg. Le Français déclare qu’il est un grand fan de Muti. «Il y a une écoute,(…) il donne de la lumière à la musique, ça c’est unique».
Ciel, un compliment! Dans la bouche de Gérard Depardieu, c’est plutôt rare ces derniers temps. Habitué à tirer à boulets rouges sur ses confrères et consœurs de la grande famille du cinéma (Juliette Binoche, Francis Veber, Jean-Luc Godard…), est-ce la récente critique d’Anny Duperey à son égard qui a incité l’acteur français à plus de clémence? On pourrait le croire. Sauf qu’un peu plus loin dans l’interview de l’AFP, il retourne à ses vieux démons et se trouve de nouvelles cibles. «Quand on fait un opéra avec Muti, ça n’a rien à voir avec un concert de
ou(…) comment s’appellent ces vieillards? Les Rolling Stones, voilà, ça n’a rien à voir». Si l’écho parvient jusqu’à eux, les papys du rock apprécieront.
En attendant de se faire de nouveaux amis, Gérard Depardieu doit reprendre Lélio sur la scène du Carnegie Hall de New York en avril prochain.
Jean-Christian Hay
Mercredi 6 octobre 2010
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