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Frédéric Mitterrand hausse le ton avec les cinés Utopia

a frappé du poing sur la table dans l’affaire de boycott d’un film israélien par un réseau de cinémas d’art et d’essai. Qui ne cède pas pour l’heure.

Le film s’appelle A Cinq Heures De Paris et il est au centre d’une polémique. Les propriétaires du réseau de cinémas d’art et d’essai Utopia avaient déprogrammé ce long métrage après le raid meurtrier de Tsahal sur le convoi maritime d’aide à Gaza. Mais voilà que Frédéric Mitterrand s’en mêle et se fâche.

Le ministre de la Culture qui avait déjà défendu à Cannes le film de Rachid Bouchareb Hors La Loi, invoquant «la liberté de créer», a pris la plume pour écrire à la cofondatrice d’Utopia, Anne-Marie Faucon, pour lui faire part de sa « désapprobation ».

Frédéric Mitterrand explique que « Le cinéma joue un rôle essentiel dans l’animation du débat démocratique. Le respect de la liberté d’expression ne peut être limité ou entravé en aucune sorte par les motifs que vous invoquez. » A savoir « des raisons morales ».

Et Frédéric Mitterrand de mettre dans la balance les subventions publiques versées aux cinémas d’art et d’essai (295 000 euros annuels pour Utopia). Mais la comédie sentimentale À 5 Heures De Paris est toujours boycottée. Ce qui provoque l’ire de Frédéric Mitterrand qui écrit encore: « Ma déception est d’autant plus grande que j’ai toujours eu le sentiment que le réseau Utopia était ouvert à toute la diversité du cinéma et participait, à sa façon, à ce débat démocratique ».

Une déprogrammation « d’autant plus navrante et incompréhensible que le nouveau cinéma israélien a toujours posé un regard lucide et critique sur le conflit israélo-palestinien et n’a jamais éludé ce débat », selon le Ministre. Michel Malacarnet, l’un des responsables d’Utopia commente: « Nous sommes soufflés, nous recevons même des coups de fil d’Angleterre et des Etats-Unis. Visiblement ce qui a scandalisé, c’est que l’on s’en prenne à Israël. Nous ne changerons absolument pas notre position. Il nous semble que face à l’indigence de la réaction des Etats, il faut que les citoyens prennent position ».

J.-F.T.

Vendredi 11 juin 2010