Triste nouvelle. Pierre Vaneck, une figure nationale du théâtre et du cinéma, nous a quittés ce dimanche.
Visage familier, artiste charismatique et estimé du public comme de la critique, Pierre Vaneck a rendu l’âme à l’âge de 78 ans. «Il est décédé ce matin à l’hôpital des suites d’une opération cardiaque qu’il n’a pas supportée», a déploré son agent, Marie-Laure Munich, saluant «un immense acteur et un homme d’une grande humanité».
Gentilhomme plein d’élégance, il était marié à Sophie Becker, fille et soeur des réalisateurs Jacques et Jean Becker.
Père de Fabien Cosma dans la série éponyme, héros de nombreuses sagas de l’été comme Garonne et Les Grandes Marées, il était à la ville le grand-père des jeunes comédiens Aurélie et Thibault Vaneck, connus pour leurs rôles de Ninon et Nathan dans la série télévisée Plus Belle la Vie.
Portrait
Né à à Lang Son au Vietnam le 15 avril 1931, Pierre Van Heck, fils d’un officier belge passe sa jeunesse à Anvers. Monté à Paris pour ses études médecine à Paris, il délaisse progressivement l’anatomie pour disséquer les pièces de comédie. Elève dilettante du Cours Simon puis du Conservatoire, Pierre Vaneck gagne son pain à l’usine, où il fabrique des courroies, et fait ses armes dans les cabarets, le soir, en récitant des poèmes.? En 1952, il fait ses débuts sur les planches en décrochant le rôle de Louis XIII dans Les Trois Mousquetaires. De la scène à l’écran noir, il franchit le pas, deux ans plus tard, avec Marianne de ma Jeunesse, de Julien Duvivier.
Ce mélo poétique fait un ravage auprès des midinettes et Pierre, le doux blond aux yeux bleus, acquiert le statut de jeune premier.Une image romantique que ce baroudeur de charme va tenter aussitôt de casser en enchaînant les rôles physiques et violents comme dans Pardonnez nos Offenses de
, Celui qui doit Mourir de
, (1956), Une Balle dans le Canon, de Michel Deville, (1958), ou encore La Morte Saison des Amours (1961) et Vacances Portugaises (1963) de Pierre Kast.?
«J’ai fait quelques bêtises mémorables. Quand j’étais jeune, j’ai refusé La Vérité de Clouzot et Les Amants de
. J’avais quoi? 25 ans, un manque de discernement total et puis, je crois, un orgueil!», confiera celui qu’on surnommait «le nouveau Gérard Philipe» au Nouvel Observateur.
Non content de briller dans les illustres Amours Célèbres de Michel Boisrond et Paris Brûle-t-il? de René Clément, Pierre Vaneck continue d’évoluer sur scène. Pionnier de l’aventure du Festival d’Avignon, dans les années 60, avec Jean Vilar et Georges Wilson, il joue de ses talents dans le registre classique puis contemporain.
C’est grâce à ces séjours chez les Papes que Pierre Vaneck fait la connaissance des monts du Luberon, où il passe le plus clair de son temps, y menant une vie de paysan entretenant amoureusement ses cerisiers.
Le bonhomme reste à bonne distance des mondanités parisiennes, mais le métier d’acteur se rappelle à lui. En 1988, il reçoit le Molière du meilleur comédien dans un second rôle pour Le Secret d’Henri Bernstein au Théâtre Montparnasse. Puis il y a le triomphe d’Art, de Yasmina Reza, qu’il crée en 1994 aux côtés de Fabrice Luchini et Pierre Arditi et joue des centaines de fois. On le remarque ensuite dans Hysteria mis en scène par John Malkovitch (2002), Déjeuner chez Wittgenstein (2005) et Opus Coeur d’Israel Horowitz (2006).
Plus discret dans les salles, Pierre Vaneck apparaît tout de même à l’affiche de Vent d’Est (Robert Enrico, 1993), Furia (Alexandre Aja, 2000), Là-bas, Mon Pays (Alexandre Arcady, 2000) et La Science des Rêves (Michel Gondry, 2006).
Lui qui se rêvait Roi Lear a interprété en 2008, le père amer et bougon d’Albert Dupontel dans Deux Jours à Tuer, de Jean Becker. Son dernier rôle. Une interprétation sobre et poignante pour laquelle il a été nommé au César du meilleur acteur dans un second rôle. Un adieu percutant sans mièvrerie, ni tralala. Bon vent, au grand Monsieur Vaneck.
Dimanche 31 janvier 2010
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