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Martina Hingis: la championne se remet en selle

Elle ne craint aucun obstacle! Jeune retraitée du tennis, la Suissesse débute une nouvelle carrière dans l’équitation, au triple galop.

«Dès que je monte sur un cheval, je suis heureuse!» Quelque chose a changé dans la vie de

. L’ex-plus jeune numéro un mondiale de tennis a troqué baskets et casquette pour les bottes et la bombe des cavaliers. Et, à vingt-neuf ans, l’athlète de haut niveau est bien décidée à tenir les rênes de sa nouvelle vie avec la même fermeté qu’elle empoignait sa raquette.

On s’étonne du changement de discipline. «En fait, je pratique l’équitation depuis l’âge de onze ans», tranche Martina. L’avantage, avec les tournois du grand chelem, c’est que j’avais un jour de repos entre chaque match. J’en profitais pour faire du cheval… afin de décompresser.»

On s’interroge encore sur ce besoin de se soumettre à nouveau au stress de la compétition, après une retraite des courts précipitée par un contrôle positif à la cocaïne il y a deux ans. «C’est difficile de se réveiller un matin en se demandant ce que l’on va faire, plaide la Suissesse. On manque de repères. Alors, je me suis fixé d’autres priorités axées sur ma vie privée et un nouveau projet : le cheval.»

C’est d’ailleurs avec une grande émotion que Martina a pris possession de Whisky’s, sa nouvelle jument de dix ans, aux écuries d’Ecaussinnes, l’un des plus grands centres européens d’entraînement aux concours hippiques, situé dans la banlieue de Bruxelles, le 28 octobre dernier. Sous l’œil du Belge

Ameeuw, propriétaire des lieux, et du Brésilien Nelson Pessoa, figure mythique de la discipline et «entraîneur» du jour. «Serre bien tes rênes, imagine que ce sont les sœurs Williams!»

Pendant près de deux heures, l’ancienne petite fiancée de Wimbledon a révisé ses gammes, coachée de près par Pessoa, ancien champion du monde de saut d’obstacles. «C’est un honneur de se faire diriger par Nelson et ça vaut tous les cours de fitness », souffle « Swiss Miss » dans un large sourire. Le maître est tout aussi impressionné par son élève: «On voit qu’elle a l’habitude du sport de haut niveau. Elle est très à l’écoute et très endurante.

Elle peut faire une grande carrière!» Comme au tennis? «J’en suis très loin, s’exclame Martina dans un éclat de rire. Rodrigo Pessoa, par exemple, le fils de Nelson, a été champion olympique en démarrant à l’âge de trois ans! Moi, j’essaie juste de faire de mon mieux.»

Si elle s’entraîne en manège plus de deux heures par jour, sans doute n’est-elle pas prête à tout sacrifier, comme elle l’a fait, plus jeune, pour le tennis. La championne récuse le terme: «Je n’ai rien sacrifié du tout ! J’ai eu une vie privilégiée, j’ai beaucoup voyagé, je n’avais pas besoin d’aller à l’école tous les jours. J’avais finalement beaucoup de liberté, et puis c’est grâce au tennis que je mène cette nouvelle vie.»

Une nouvelle vie avec, en ligne de mire, le Gucci Masters, concours organisé par Christophe Ameeuw pendant le Salon du cheval de Paris, en décembre, et au cours duquel Martina sera confrontée à d’autres cavalières VIP telles Charlotte Casiraghi,

mais aussi Jessica Springsteen, la fille du chanteur Bruce.

Hingis compte se préparer à la prestigieuse compétition en participant à d’autres tournois, chez elle, en Suisse. Après avoir longtemps vécu sous le soleil de Floride, l’ex-tenniswoman a posé ses valises près de Zurich, où sa mère dirige une académie de tennis.

A l’occasion, Martina vient taper la balle avec les élèves (« je dois me maintenir en forme pour participer à quelques tournois exhibitions »). Quand elle n’affronte pas son «ami», un avocat suisse, ancien quinzième meilleur joueur de la Confédération helvétique… Lorsqu’on lui demande si elle envisage son avenir avec des enfants, elle montre malicieusement son annulaire nu et répond que «c’est encore trop tôt». Sa jument Whisky’s, voilà son « bébé », comme elle le lui chuchote à oreille, pour le moment.

Yves Quitté

Gala, novembre 2009