À Akçakale, les morts sont enterrés et la vie a repris. Désertes il y a encore dix jours lors du début de l’offensive, les rues de cette ville turque située à la frontière se sont repeuplées. Ici, le président Recep Tayyip Erdogan peut compter sur le soutien de la population dans son offensive contre les Kurdes, alors que la Turquie a justement accepté jeudi 18 octobre de suspendre son offensive dans le nord-est de la Syrie et d’y mettre fin définitivement si les forces kurdes s’en retirent sous cinq jours, aux termes d’un accord arraché à Ankara par le vice-président américain Mike Pence.Seules traces de la guerre dans le village, quelques militaires en armes, des gigantesques drapeaux turcs qui flottent au vent, et parfois, un trou béant sur la façade d’une maison.
“Mille mercis à Erdogan ! Il nous a débarrassés des terroristes”, lance Mehmet, l’un des habitants.Grâce à Erdogan, on peut rentrer chez nous et vivre à nouveau tranquillement, comme avant.Mehmet, un habitant d’Akçakaleà franceinfoMehmet a fui sa maison avec sa famille au début des combats. À l’intérieur, une des pièces est calcinée tandis que le mur extérieur est en partie effondré. “C’est la chambre à coucher. Le mortier est arrivé juste en face, explique Mehmet. Et puis ça a explosé. La maison a pris feu, ça s’est répandu partout. Une minute avant que la bombe explose, les enfants étaient encore à l’intérieur. Grâce à Dieu, on l’a échappé belle, il n’y a que des dégâts matériels.”Contre un cessez-le-feuCe père de famille aurait aimé que l’opération de l’armée turque se poursuive, il ne veut pas du cessez-le-feu décrété par Recep Tayyip Erdogan à l’issue d’une rencontre, jeudi 17 octobre à Ankara, avec le vice-président américain Mike Pence. Le président turc a annoncé une “suspension” temporaire de l’opération militaire. Pour Mehmet, il n’aurait pas dû céder aux pressions étrangères.Maintenant qu’il est en Syrie, il doit tout nettoyer.Mehmet, habitant d’Akçakaleà franceinfoLe père de Mehmet, Mustafa, acquiesce : “Ici, le peuple est prêt pour aller à la guerre. J’ai 65 ans, mais si on me demande de participer, j’irai !”
Cette position guerrière est partagée par le député de la région, Abdulkerim Gök. Il appartient au parti du président Erdogan. “Ces opérations ne s’arrêteront pas. Nous ferons ce qu’il faut pour notre pays. C’est notre frontière. C’est nous qui vivons ici, qui avons nos villes ici. Pas vous ! C’est nous qui faisons face à ces problèmes, c’est nous qui affrontons ces terroristes, de l’autre côté de la frontière, à Suruç, à Nuseybin, et Akçakale”, assène l’élu. Une frontière que la droite nationaliste turque rêve de voir s’étendre plus au sud, de Mossoul à Alep, de l’Irak à la Syrie.
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