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Italie : pourquoi la dernière éruption du volcan Stromboli sort de l’ordinaire

La puissante éruption du volcan Stromboli, situé au large de la Sicile, en Italie, mercredi 3 juillet, n’est pas courante. Un randonneur est mort, et plusieurs dizaines d’habitants et de touristes ont été évacués, les images sont très impressionnantes. Pour comprendre l’aspect non habituel de l’événement, franceinfo a demandé l’expertise de deux volcanologues : Jacques-Marie Bardintzeff et Jean-Guillaume Feignon, président de l’Association volcanologique européenne.Parce que l’intensité a été plus forte que les dernières fois“C’est la première fois depuis 1985 qu’on a une telle explosion”, explique Jean-Guillaume Feignon. Le Stromboli est un volcan très actif, mais ses dernières éruptions n’ont pas été aussi fortes. Les dernières se sont déroulées en 2003 et 2007, précise le volcanologue : “Ce type d’événement volcanique a déjà eu lieu, mais dans la force, on est sur quelque chose d’assez important.”En période normale, les bombes volcaniques sont projetées à 100 mètres de hauteur, parfois 200 mètres. Là, on parle de hauteur de 2 kilomètres. Cela change tout en risque humain et matériel.Jacques-Marie Bardintzeffà franceinfoL’éruption du Stromboli de mercredi était “spectaculaire, dangereuse”, explique également Jacques-Marie Bardintzeff. Si le volcan est devenu “plus explosif”, c’est qu’il y a “plus de gaz qui s’est accumulé dans le réservoir”, explique Jacques-Marie Bardintzeff.Parce que l’éruption était impossible à prévoirL’éruption du Stromboli mercredi n’a pas été prévue par les spécialistes. Et pour cause : “Ce genre d’éruption ne peut pas être anticipé, affirme Jacques-Marie Bardintzeff. On peut suivre la montée du magma. Mais comme le Stromboli est toujours actif, il est toujours en vibration. Rien ne permet de dire que, du jour au lendemain, il va faire une éruption plus importante que d’habitude.”“Ce sont des phénomènes appelés paroxystiques, ils sont rares. Cela s’est produit en 1919, en 1930 et récemment en 2003 et en 2007”, a ainsi expliqué à la presse Giuseppe Salerno, un vulcanologue de l’Institut national italien de géophysique (INGV), précisant que le volcan, pourtant très surveillé, n’avait donné aucun signe avant-coureur de son brusque accès de colère.C’est pour cette raison que de nombreux habitants et touristes ont dû être évacués dans l’urgence. Aucune consigne n’avait été donnée en avance. “Le gros problème, c’est qu’on n’arrive pas encore à prévoir suffisamment à l’avance, donc ça surprend toujours quand ça se produit”, complète Jean-Guillaume Feignon.Le scientifique voudrait justement tirer les leçons de cette dernière éruption : “Quand on voit les images, on aimerait bien aller voir ça pour l’étudier de plus près. C’est toujours important de récolter un maximum d’informations pour justement développer à l’avenir des modèles de prévision, pour essayer finalement de réussir à prévoir, peut-être quelques heures à l’avance, les éruptions, comme pour le Piton de la Fournaise [à la Réunion].”Parce que de nombreux témoins ont assisté à l’explosionLe Stromboli se trouve dans une zone volcanique très active, où l’Etna et le Vésuve entrent aussi régulièrement en éruption. Malgré les dangers, ces zones restent tout de même largement habitées. L’île volcanique de Stromboli, d’une superficie de 12,6 km2, compte environ 500 habitants. Elle attire chaque année de nombreux touristes dès le début du printemps.>> VIDEO. “C’était comme un James Bond, on était sur notre bateau à fond pour échapper aux nuages noirs” : un touriste raconte l’éruption du Stromboli“Les volcans, principalement en Italie, apportent surtout au niveau des activités touristiques”, analyse Jean-Guillaume Feignon. Ce qui explique le nombre de témoins présents lors de l’éruption mercredi du Stromboli.Les terres sont plutôt fertiles, tout dépend si on est sur des cendres ou des coulées de lave. Les volcans ont toujours attiré les gens, même s’ils sont menaçants.Jean-Guillaume Feignonà franceinfoLe Stromboli est l’un “des volcans les plus populaires en Europe, il attire des touristes”, complète Jacques-Marie Bardintzeff. Il est donc “difficile de limiter les randonnées, c’est un volcan qui se visite pas mal, que les gens aiment voir”. Selon lui, il serait “dommage” d’interdire les promenades dans le secteur. “Le bon sens, c’est d’attendre plusieurs jours” pour retourner randonner près du volcan.Click Here: collingwood magpies 2019 training guernsey