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VIDEO. Europe : suivez notre visite guidée du Bruxelles des lobbies

#AlertePollutionRivières ou sols contaminés, déchets industriels abandonnés… Vous vivez à proximité d’un site pollué ?
Cliquez ici pour nous alerter !Ils sont au cœur du quartier européen à Bruxelles : les lobbyistes se sont installés au fil du temps dans les rues autour du Parlement, de la Commission et du Conseil européen. Bayer, Google, Philip Morris, Microsoft… Toutes ces entreprises ont des bureaux dans la capitale belge. En tout, entre 3 000 et 4 000 organisations de lobbying y sont installées.>> VIDEO. On vous raconte le fonctionnement d’un lobby européen, façon blockbuster“La quasi-totalité des bâtiments autour du Parlement sont des bureaux et des locaux de lobbyistes : vous allez retrouver des ONG, des organisations professionnelles, des grands groupes et des boîtes de consultants”, décrit Raphaël Kergueno, de l’ONG Transparency International. Car si le terme “lobby” évoque souvent pour le grand public des entreprises, il faut savoir qu’il englobe en réalité d’autres types d’organisation. Les associations (comme Transparency International par exemple) sont aussi des lobbies. L’ONG estime qu’environ 35 000 personnes travaillent pour des lobbies à Bruxelles.Un secteur en augmentation exponentielleJuste en face du Parlement européen, la place du Luxembourg est réputée pour tous ceux qui travaillent dans ce quartier européen. Plusieurs bars sont pris d’assaut, notamment le jeudi en fin de journée. Élus, assistants, lobbyistes… On s’y retrouve facilement pour échanger de manière plus informelle. Un terme, dérivé du nom de la place, est même apparu pour ces moments : le Plux.>> Financement, réglementation, influence… Toutes les questions que vous vous posez sur le lobby au niveau européenGlobalement, le secteur du lobbying est en pleine expansion. “L’ensemble du secteur a une croissance très forte”, affirme le militant de Transparency International.

Il faut savoir qu’une estimation du budget dépensé annuellement ici à Bruxelles, c’est 1,5 milliard d’euros en activité de lobbying. C’est un budget qui est en constante augmentation.Raphaël Kergueno, Transparency Internationalà franceinfo

Cette montée en puissance ne concerne pas tous les secteurs au même niveau. Si les lobbies européens de l’agriculture sont les plus anciens (l’agriculture est régie au niveau communautaire depuis longtemps), les Gafa sont les plus récents. Les géants du numérique étaient habitués à ce travail d’influence aux États-Unis, mais ils ont mis du temps à comprendre l’importance de cette mission à Bruxelles. Mais depuis quelques années, leur développement et leur implication sont énormes. Google, par exemple, a multiplié par dix son budget de lobbying entre 2012 et 2019.Des institutions pas toutes transparentesLe lobbying est encadré au niveau européen. Les lobbies sont chaudement encouragés à s’inscrire dans un “registre de la transparence”. Seules les organisations enregistrées ont le droit d’entrer dans les locaux du Parlement ou de la Commission. “Le gros problème, c’est que pour le Parlement européen, ce registre n’est pas obligatoire”, explique Raphaël Kergueno.

On peut très bien rencontrer un député sans être sur le registre. Pour cela, il suffit d’envoyer une demande de rencontre.Raphaël Kergueno, Transparency Internationalà franceinfo

Mais toutes les institutions ne sont pas logées à la même enseigne : la Commission est la plus transparente, tous les rendez-vous entre politiques et lobbyistes sont publiés. Le Parlement tend progressivement vers ce même niveau d’exigence : une mesure récente oblige les députés à également rendre publics leurs rendez-vous, mais cela concerne qu’une petite partie des élus (les rapporteurs, les rapporteurs fictifs, qui suivent l’avancement d’un rapport au nom de leur groupe politique, et les présidents de commissions). Enfin, le Conseil européen est l’instance la moins transparente, il ne participe pas par exemple au registre de transparence. “C’est une des institutions les plus opaques, contrairement aux idées attendues. Cette institution représente les intérêts des États membres et ils gardent jalousement la façon dont ils veulent élaborer les lois”, décrypte Raphaël Kergueno.Les négociations, au niveau du Conseil, se font à Bruxelles mais également dans chaque pays. “Souvent, une bonne stratégie de lobbying, pour influencer le Conseil des ministres, c’est d’être actif ici à Bruxelles, mais aussi dans les capitales nationales, que ce soit à Paris, Dublin, Londres, etc. Cela, peut-être que ce sont les organisations avec le plus de moyens qui peuvent le faire.”L’Europe et les lobbies : je t’aime, moi non plusLe lobbying fait partie intégrante du processus de décision au niveau européen. Mais qu’entend-on précisément par “lobby” ? Les entreprises de l’agrochimie ou du tabac sont-elles des lobbies tout autant que des ONG qui défendent l’environnement ? Comment fonctionnent-ils au quotidien ? • À quoi les lobbies sont-ils prêts pour convaincre les eurodéputés ? On vous raconte à la manière d’un film, en prenant l’histoire de la directive droit d’auteurs. Jamais le lobbying n’a été aussi intense que pour cette législation, qui a vu s’opposer les géants du numérique aux représentants des auteurs.• Combien les lobbies dépensent-ils pour convaincre les eurodéputés ? Existe-t-il des règles pour les encadrer ? Offrent-ils des cadeaux personnels aux élus ? Toutes les réponses à vos questions sur les lobbies dans notre foire aux questions.