Une défaite dans la capitale et dans le cœur économique du pays. Les résultats partiels donnent le candidat de l’opposition à Istanbul en tête des élections municipales du dimanche 31 mars, a déclaré le président du Haut-comité électoral de Turquie. Moins de 30 000 voix séparent les deux candidats. Le candidat de l’opposition, Ekrem Imamoglu, a obtenu 4 159 650 voix contre 4 131 761 pour l’ex-Premier ministre Binali Yildirim, candidat de la majorité. Des recours ont toutefois été lancés pour un peu plus de 80 urnes.La crise économique s’invite dans la campagneS’ils sont confirmés, ces résultats seraient dévastateurs pour le président turc Recep Tayyip Erdogan, qui a pesé de tout son poids dans la campagne, en faisant un plébiscite sur sa personne en pleine tempête économique. Dimanche soir, les résultats pour Istanbul étaient actualisés au compte-gouttes par l’agence étatique Anadolu, qui a toutefois subitement arrêté de les actualiser dans la soirée. Binali Yildirim a d’abord revendiqué la victoire, avant d’être rapidement imité quelques heures plus tard par Ekrem Imamoglu.Quelle que soit l’issue de la bataille politique d’Istanbul, cœur économique et démographique du pays, Recep Tayyip Erdogan a déjà essuyé un revers cinglant avec la perte de la capitale Ankara, que l’AKP et ses prédécesseurs islamistes contrôlaient depuis 25 ans. Le président turc a préféré dimanche soir se concentrer sur la victoire à l’échelle nationale, la coalition formée par l’AKP et les ultranationalistes du MHP remportant 51,67% des scrutins, selon les résultats partiels.