Barack et Michelle Obama ont atterri ce samedi matin à Accra, la capitale du Ghana. Ils ont été accueillis en grande pompe, par un pays fier d’avoir été choisi pour cette visite.
Percussions, danse et chants traditionnels sur le tarmac. L’arrivée de Barack Obama sur le sol ghanéen ce samedi matin a été célébrée comme il se doit.
La presse ghanéenne avait par ailleurs multiplié les gros titres depuis quelques jours pour annoncer la venue du président américain, vécue comme un grand honneur pour le pays. Non seulement le président américain l’a choisi pour sa toute première visite en Afrique subsaharienne, mais il a tenu à rendre hommage à la solide démocratie du Ghana depuis dix ans.
«Vous avez là une démocratie qui fonctionne, une croissance économique significative et un président qui est sérieux quand il combat la corruption» a-t-il rappelé dans son discours ce samedi matin.
Certains journaux ont même titré «Bienvenue à la maison», même si les origines de Barack Obama sont kenyanes, les Ghanéens s’identifient et fraternisent avec ce leader mondial. A la radio, c’est la chanson Barack Obama qui passe en boucle. Elle avait été écrite par un chanteur local pendant la campagne, et célèbre ce leader noir qui prendra en compte l’Afrique.
Barack Obama a en effet tenu à faire de ce continent une étape importante de sa tournée car « l’Afrique est directement connectée à notre politique étrangère », c’est pour cela qu’il s’y est rendu juste après son séjour en Italie. Il a par ailleurs insisté sur sa vision du développement de ce continent, basé sur l’agriculture: « il n’y a aucune raison pour que l’Afrique ne soit pas autosuffisante sur le plan alimentaire», a-t-il déclaré, alors que la lutte contre la faim dans le monde est (toujours) une priorité pour la communauté internationale: 20 milliards de dollars viennent d’être débloqués dans ce sens au sommet du G8 de l’Aquila.
Mais personne au Ghana n’est dupe: une des grandes motivations de la visite de l’Américain, c’est aussi l’approvisionnement énergétique, car ce pays d’Afrique noire vient juste de démarrer l’exploitation de pétrole après avoir découvert des gisements sur son territoire. D’autre part, la plus importante plateforme de forage au monde ne se trouve qu’à une centaine de miles du port de Takoradi, au sud-ouest du Ghana.
Après un petit-déjeuner avec John Atta-Mills, le président ghanéen au pouvoir depuis janvier, Barack Obama devait visiter un hôpital qui soigne les malades atteints du paludisme, avant de se rendre à Cape Coast, où se dresse un ancien fort esclavagiste, classé au patrimoine mondial de l’Humanité. C’est en effet le deuxième thème du voyage de Barack Obama: une sorte de pélerinage, de devoir de mémoire envers la traite négrière. Il devrait prononcer un discours au coeur de ce fort tourné vers la mer, d’où partaient chaque jour des milliers d’Africains qui allaient être réduits en esclavage. La First Lady tient beaucoup à ce déplacement, puisqu’elle est elle-même descendante d’esclave.
Ce voyage ne durera que 24 heures, mais il est de la plus haute importance pour l’Afrique si l’on en croit l’accueil auquel a eu droit Barack au Ghana.
C.C.
Samedi 11 juillet 2009