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Près de deux femmes sur 100 sont victimes de violences physiques pendant leur grossesse

Selon une étude réalisée par des chercheuses de l’Inserm et de l’université de Paris, 1,8% de femmes françaises ont subi des violences physiques pendant leur grossesse.

Une équipe de chercheuses de l’Inserm et du Centre de recherche en épidémiologie et statistiques de l’université de Paris a enquêté sur la fréquence des abus physiques pendant la grossesse. Publiée dans le 

Maternal and Child Health Journal, l’étude a porté sur 12.330 femmes. Les cohortes sont issues de l’Enquête nationale périnatale de 2016. L’objectif de cette étude était de connaître la fréquence des violences physiques pendant la grossesse, ainsi que les facteurs de risque et les conséquences pour la mère et l’enfant, précisent les chercheuses : “Jusqu’à présent, nous n’avions pas de données concernant les violences physiques, spécifiquement pendant la grossesse, à l’échelle nationale.“Selon leurs calculs, 1,8% de l’ensemble des femmes interrogées ont subi des violences physiques pendant leur grossesse. Bien que la proportion soit difficile à estimer et qu’elle varie selon les régions, environ un tiers des femmes dans le monde entier sont victimes d’abus physiques ou sexuels, infligés par leur partenaire ou une autre personne. D’après l’étude, les femmes qui vivent seules, qu’elles soient en couple non cohabitant ou sans partenaire, sont plus nombreuses à subir des violences. Les abus physiques s’avèrent également plus fréquents pour celles qui vivent au sein d’un ménage aux revenus modestes.L’enquête montre par ailleurs que certains comportements, comme la consommation de tabac ou de cannabis, sont plus fréquents chez les femmes victimes de violences physiques.Des risques pour la mère et l’enfant à naîtreDes violences subies lors de la grossesse peuvent entraîner des conséquences très lourdes sur la santé de la future mère. 62% des femmes ayant subi des abus physiques ont affirmé avoir été en situation de détresse psychologique pendant la grossesse, contre 24% pour les autres femmes. Les conséquences sont également importantes sur le nouveau-né, les violences étant associées à un risque plus élevé de naissance prématurée ou de transfert de l’enfant dans une unité de soins intensifs.”Une meilleure connaissance des facteurs associés aux situations de violences et la mise en évidence des complications pour la mère et pour l’enfant devraient aider les professionnels de santé à développer des stratégies préventives ou de protection et les conduire à évoquer cette question lors des consultations anténatales“, soulignent les chercheuses. Dimanche 7 juillet, la secrétaire d’Etat chargée de l’Egalité entre les femmes et les hommes Marlène Schiappa a annoncé le lancement d'”un Grenelle sur les violences conjugales”, qui devrait démarrer dès le 3 septembre à Matignon. La ministre promet “une grande mobilisation nationale” afin de sensibiliser toute la société à ce fléau. Cette annonce fait suite à la manifestation parisienne du 6 juillet contre les féminicides en France. Depuis le début de l’année 2019, 74 femmes sont mortes sous les coups de leur partenaire ou de leur ex-conjoint.