Entre le 10 et le 13 novembre, 4 patients traités pour un lymphome au CHU de Nantes ont présenté des complications graves. Trois d’entre eux sont décédés et le 4e est toujours hospitalisé. Face à cette succession de cas, le ministère de la Santé a saisi l’Inspection générale des affaires sociales. A ce stade, l’origine de ces complications n’est pas établie.
Des cas de complications graves ont été signalés chez des patients sous chimiothérapie au CHU de Nantes.
Quatre patients décédés, un hospitalisé en réanimationQuatre patients adultes atteints de
lymphome au Centre hospitalier universitaire (CHU) de Nantes ont présenté des complications graves entre le 10 et le 13 novembre 2016. Ces quatre patients suivaient une cure de
chimiothérapie intensive avec autogreffe au sein du service d’hématologie lorsqu’ils ont déclaré ces complications. Trois d’entre eux sont décédés le 10, le 12 et le 13 novembre. Le quatrième patient est toujours hospitalisé en réanimation au CHU de Nantes.Une substitution de médicament, normalement sans lien avec les complicationsTous ont reçu un traitement par chimiothérapie comprenant le médicament cyclosphosphamide en remplacement du médicament
melphalan, généralement utilisé. Les médecins du CHU de Nantes expliquent l’utilisation du cyclosphosphamide “par les tensions d’approvisionnement européennes sur le melphalan et par leur choix de réserver les lots dont ils disposaient au traitement des patients atteints de myélome, indication pour laquelle il n’y a pas d’alternative“.Cette substitution est validée par la communauté médicale et est largement utilisé depuis des années pour la prise en charge des lymphomes. Cette association est actuellement utilisée par d’autres établissements en France, dans le même contexte, sans qu’aucune complication comparable n’ait été rapportée.L’Igas et l’ANSM devraient avancer des éléments de réponses sous 7 joursAlors comment expliquer ces complications ? Aujourd’hui, on ne peut qu’émettre des hypothèses : le traitement a pu être mal dosé, une infection bactérienne a pu contaminer le lot de médicament utilisé…
CHU Nantes : après les décès suspects de trois…
Face à cette succession de cas, la ministre des Affaires sociales et de la Santé a saisi l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS) “pour qu’elle mène une inspection sur les causes exactes de ces complications graves, ainsi que sur l’organisation, les moyens et les conditions de réalisation des chimiothérapies“. Par ailleurs, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a lancé une enquête relative aux produits. Selon le communiqué du ministère, les premières conclusions de ces enquêtes sont attendues sous 7 jours.