Les délais d’attente chez l’ophtalmologue, d’environ 100 jours actuellement, devraient diminuer en 2018 grâce à la délégation des tâches auprès des orthoptistes et du déploiement de la télémédecine, annonce le Syndicat national des ophtalmologistes de France (SNOF) lors d’une conférence de presse ce vendredi 19 janvier.
En 2018, les orthoptistes libéraux pourront réaliser le bilan visuel d'un patient pour des lunettes afin de réduire les délais d'attente.
Les pires délais d’attente en France concernent actuellement les gynécologues (entre 1 et 3 mois) et les ophtalmologues. Pas moins de 100 jours d’attente pour ces derniers, selon le Syndicat national des ophtalmologistes de France qui a lancé en juin dernier une campagne “Zéro Délai en 2022”.Depuis décembre 2016, les orthoptistes exerçant dans des cabinets de médecins ophtalmologistes peuvent réaliser le bilan visuel d’un patient pour des lunettes afin de réduire ces délais d’attente, selon un décret paru Journal officiel.Les effets de cette réforme devraient commencer à se faire sentir en 2018. L’orthoptiste, dont le métier consiste à réaliser des actes de rééducation et de réadaptation visuelle, devrait ainsi recevoir un nombre croissant de patients pour préparer les examens médicaux.En 2018, ce protocole de renouvellement optique (RNO), réservé jusqu’à présent aux orthoptistes salariés de l’ophtalmologiste, sera ouvert aux orthoptistes libéraux (2600), annonce le docteur Thierry Bour, président du Syndicat national des ophtalmologistes de France (SNOF).Il pourrait réduire à 15 jours les délais d’attente pour les ordonnances de lunettes. Reste à définir sur ce point les modalités de facturation entre ophtalmologistes et orthoptistes, selon le syndicat.D’autres tâches déléguées aux orthoptistesDepuis le 1er janvier 2018, d’autres tâches sont déléguées aux orthoptistes : ils peuvent prendre en charge l’acuité visuelle et les mesures de réfraction qui peuvent être utiles pour le suivi de pathologies telles que le glaucome et la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA), première cause de cécité des plus de 50 ans.Parmi les autres avancées annoncées, le déploiement de la télémédecine fait l’objet depuis le jeudi 18 janvier d’une négociation entre l’Assurance maladie et les syndicats de médecins. Le gouvernement a décidé d’ajouter la télémédecine aux actes qui seront remboursés par la Sécurité sociale.Actuellement, trois examens ophtalmologiques peuvent se pratiquer en télémédecine : le bilan visuel réalisé par un orthoptiste en l’absence de l’ophtalmologiste, le suivi d’un glaucome chronique ou d’une hypertonie oculaire simple et le dépistage de la rétinopathie diabétique chez les patients diabétiques, par photographies du fond de l’œil réalisées par un orthoptiste, en présence ou en l’absence de l’ophtalmologiste.À titre d’exemple, le dépistage de la rétinopathie diabétique concerne 6.000 patients sur les 600.000 attendus, déplore le SNOF qui réclame à court terme un élargissement des protocoles.Enfin, les professionnels de santé réclament l’augmentation du nombre d’ophtalmologistes formés, mesure indispensable pour réduire les délais d’attente.