Des chercheurs chinois ont découvert un gène mutant qui rend inefficaces certains antibiotiques donnés en dernier recours face aux bactéries multirésistantes. Cette découverte est d’autant plus inquiétante que cette mutation a été découverte sur des animaux de ferme, de la viande crue et des patients, ce qui fait craindre l’émergence d’infections contre lesquelles nous serions désarmés.
L'émergence de nouvelles résistances aux antibiotiques inquiètent les scientifiques.
Dans un article publié le 18 novembre 2015 dans la revue The Lancet Infectious Diseases, des chercheurs rapportent une découverte chinoise très inquiétante : des bactéries résistantes à la
polymyxine, un
antibiotique de dernier recours, ont été retrouvées dans des porcs d’élevage, de la viande crue et des humains. Dans les pays occidentaux, les polymyxines sont utilisées notamment en cas d’infections graves résistantes aux autres antibiotiques, chez des patients hospitalisés en
réanimation.Une mutation qui rend résistantes des bactéries très virulentesLe gène mutant, appelé MCR-1 a été retrouvé dans des bactéries
Escherichia Coli et
Klebsiella pneumoniae pouvant être très virulentes. Les premières sont responsables d’
infections digestives et
urinaires et les deuxièmes de
pneumonies pouvant être très graves.Cette découverte inquiète les scientifiques chinois car les bactéries
résistantes aux antibiotiques ont été retrouvées dans un cinquième des 804 porcs examinés, 15 % des 523 échantillons de viande crue analysés et même chez 1 % des 1 332 patients observés durant les trois ans de l’étude. Selon les chercheurs, “après 3 ans d’études, ces résultats sont très inquiétants car ils démontrent les liens qui existent entre l’utilisation de polymyxine dans le milieu fermier et des éleveurs d’animaux, dans la viande des animaux tués en abattoir et chez l’homme“.Une résistance qui pourrait s’étendre dans le mondeSelon les chercheurs chinois, “cette résistance à la polymyxine concerne pour l’instant deux bactéries différentes en Chine, mais la mutation pourrait s’étendre à d’autre bactéries ainsi qu’à l’échelle planétaire“. Allant dans le même sens, le Pr Timothy Walsh de l’Université de Cardiff, Royaume Uni et co-auteur de l’étude, a déclaré à la BBC : “si la mutation MRC-1 se globalise… ce qui semble inévitable, alors nous rentrerons au début de l’ère post-antibiotique“.Au vu de ces découvertes, les auteurs de l’étude chinoise déclarent qu’il “est urgent de restreindre l’utilisation des antibiotiques et surtout d’éviter d’utiliser abusivement ces traitements mais aussi d’arrêter l’utilisation d’antibiotiques dans le milieu fermier et des éleveurs“.Un phénomène qui serait déjà global, comme en témoigne
la première campagne mondiale pour la bonne utilisation des antibiotiques, qui se déroule actuellement à l’initiative de l’OMS (Organisation mondiale de la santé) ainsi que les appels à se mobiliser contre la résistance aux antibiotiques dans de nombreux pays dont
la France.Dr Jesus CardenasSources :Liu YY, Wang Y, Walsh TR, Yi LX, Liu JH, Shen J et al. Emergence of a plamid-mediated colistin resistance mechanism MCR-1 in animals and humans beings in China : a microbiological and molecular biological study. The Lancet Infectious Diseases 18 November 2015 (
résumé en ligne).Huffpost Science du 19 novembre 2015 (
article en ligne).Click Here: cheap Cowboys jersey