Le Premier Ministre espagnol Mariano Rajoy a retiré le projet de loi qui visait à interdire l’avortement,sauf après un viol ou en cas de danger pour la femme. De nombreuses associations se félicitent de cette décision. Au niveau mondial, l’accès à l’IVG sûr et légal reste largement inégal. C’est l’objet d’un manifeste lancé par trois associations et également l’un des thèmes dela session spéciale de laConférence internationale sur la population et le développement qui s’est déroulé à New York au début de la semaine.
Le projet de loi espagnol interdisant l'accès à l'avortement avait soulevé une vague d'indignation des associations féministes durant plusieurs semaines.
Retrait du projet de loi espagnol restreignant le droit à l’avortementLe Premier Ministre espagnol Mariano Rajoy a retiré le projet de loi qui visait à revenir 30 ans en arrière en interdisant l’avortement, sauf après un viol ou en cas de danger pour la femme. Très controversé, ce projet avait suscité un tollé international.Le Haut Conseil à l’Egalité entre les femmes et les hommes (HCEfh) se félicite “de ce que le gouvernement espagnol ait donné acte de l’impressionnante mobilisation des femmes et des mouvements féministes en Espagne, appuyée et relayée par une large solidarité en France, en Europe et dans le reste du monde“.Mais selon le HCEfh, “Bien que cette étape constitue une réelle victoire pour les femmes, la menace d’un retour en arrière n’est pas définitivement levée. Le gouvernement espagnol a en effet annoncé son souhait d’approfondir la réflexion pour faire accepter une réforme“. Les craintes se focalisent notamment sur un accès des mineures à l’IVG qui pourrait être conditionné à l’autorisation de leurs parents.Names not Numbers, Manifeste pour un accès mondial sûr et légal à l’avortementLe 18 septembre dernier, trois associations (Médecins du Monde, le Planning familial et Equilibres et Populations) ont lancé le manifeste “Names not numbers“ pour l’accès à un avortement sûr et légal dans le monde. Signé par 420 médecins et publié dans Le Nouvel Observateur, ce texte est paru quelques jours avant la 69ème Assemblée générale des Nations-Unies, qui dressera le bilan de 20 ans d’action pour les droits à la santé sexuelle et reproductive. La ministre de la Santé Marisol Touraine avait à cette occasion rappelé qu’elle s’était engagée dans cette voie dès 2013, en permettant le remboursement à 100% des IVG pour toutes les femmes et la revalorisation des tarifs des IVG chirurgicales. Une instruction ministérielle, publiée chaque été depuis 2012, demande aux Agences régionales de santé (ARS) de s’assurer que les établissements respectent leurs obligations d’information, d’orientation et de prise en charge des patientes. En supprimant la référence à la situation de détresse pour le recours à l’IVG et en renforçant le délit d’entrave à l’IVG, la loi du 4 août 2014 concrétise encore un peu plus le droit des femmes à disposer de leur corps.Accès à l’IVG : une situation mondiale très préoccupanteLors de la Conférence internationale sur la population et le développement qui s’est déroulée à New-York lundi 20 septembre, il a été rappelé qu’actuellement 90 % environ des pays du monde – comptant pour 96 % de la population mondiale — autorisent légalement l’avortement dans des conditions qui varient pour sauver la vie de la mère. Toutefois, une assez forte proportion des interruptions de grossesse est provoquée par les intéressées elles-mêmes ou pratiquée dans de mauvaises conditions, si bien que, dans de nombreux cas, ces interruptions provoquent la mort ou entraînent des lésions permanentes (…) En s’attachant davantage à répondre aux besoins des adolescentes et des jeunes femmes en matière de santé de reproduction, il serait possible de prévenir la plupart des cas de morbidité et de mortalité maternelles en empêchant les grossesses non désirées et, partant, les avortements pratiqués dans de mauvaises conditions.Au total, 220 millions de femmes privées d’accès aux méthodes modernes de contraception, 80 millions de grossesses non désirées et 20 millions d’interruptions volontaires de grossesses non médicalisées.David Bême Source :Communiqué du Haut Conseil à l’Egalité entre les femmes et les hommes – 24 septembre 2014Communiqué du Nouvel Observateur – septembre 2014Communiqué du ministère des Affaires sociales, de la Santé et des Droits des femmes – 24 septembre 2014Photo : ALBERTO MARTIN/EFE/SIPAClick Here: Golf special