Uncategorized

Décalage horaire : une molécule combat les effets du jetlag

Les personnes perturbées par un décalage horaire ou des horaires de travail décalés pourraient avoir trouvé leur molécule miracle. Un neuropeptide appelé VIP (vasoactive intestinal peptide) a montré en laboratoire des effets pour resynchroniser les rythmes biologiques.

Les voyages d'un fuseau horaire à une autre entraînent des perturbations des rythmes biologiques.

Cette molécule est présente naturellement dans notre cerveau. Le neuropeptide VIP (pour vasoactive intestinal peptide) sert à réguler notre rythme interne en synchronisant les cellules de notre horloge centrale. Des chercheurs américains viennent de publier une

étude sur ses effets. A forte dose, cette molécule permettrait de désynchroniser cette horloge et paradoxalement de permettre un retour plus rapide au bon rythme circadien, c’est-à-dire à la perception de l’alternance jour/nuit.Notre horloge centrale, située dans l’hypothalamus, est composée d’environ 20 000 neurones, organisés comme “une société où chaque cellule a sa propre opinion sur l’heure qu’il est“, comme l’explique Erik Herzog, auteur de cette étude menée à Saint-Louis à la Washington University. “Ces neurones doivent s’accorder sur l’heure afin de coordonner les alternances de veille et de sommeil.“ Des neurones qui communiquent justement entre eux grâce à cette molécule VIP.Les effets du décalage horaire divisées par deuxLes scientifiques américains ont étudié ces mécanismes de deux manières : sur des cultures de neurones et sur des souris. Ils ont constaté “qu’à partir d’une certaine dose de VIP, les cellules se désynchronisent“. La désynchronisation agirait comme une remise à zéro des données, permettant une resynchronisation aux données environnementales (nouvelle heure, alternance jour/nuit…). Selon les résultats de cette étude, les effets du jetlag ont pu être divisés par deux chez les rongeurs ayant reçu une dose de VIP la veille de leur “transfert“ vers un autre fuseau horaire (voyage simulé en jouant sur les conditions de luminosité).Si les effets du neuropeptide VIP apparaît comme majeur dans la régulation de l’horloge centrale du corps, les mécanismes sont trop complexes pour envisager déjà une application pratique de cette découverte. La solution miracle anti-décalage horaire n’est donc pas près d’être commercialisée.Violaine BadieSource : Sungwon An, Rich Harang, Kirsten Meeker, Daniel Granados-Fuentes, Connie A. Tsai, Cristina Mazuski, Jihee Kim, Francis J. Doyle III, Linda R. Petzold, and Erik D. Herzog : “A neuropeptide speeds circadian entrainment by reducing intercellular synchrony“, étude publiée le 28 octobre dans Proceedings of the National Academy of Sciences of the United States of America (

article en ligne)