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Cancer du sein : un nouveau traitement contre les métastases cérébrales

Les femmes souffrant de métastases cérébrales suite à un cancer du sein pourraient un jour bénéficier d’une thérapie médicamenteuse associant deux molécules, aux effets secondaires moindres que la radiothérapie ou la radiochirurgie stéréotaxique aujourd’hui utilisées.

Cancer du sein : un traitement médicamenteux prometteur contre les métastases cérébrales 

Les métastases cérébrales surviennent chez 5 à 15 % des femmes atteintes d’un

cancer du sein. Les patientes jeunes, dont la tumeur est HER2+, ont deux fois plus de risques que les autres. Le traitement standard actuel repose sur l’irradiation totale du cerveau ou la radiochirurgie stéréotaxique, deux approches dont les effets secondaires neurologiques ne sont pas négligeables. Mais les choses pourraient peut-être changer.Le Dr Thomas Bachelot, cancérologue au Centre Léon Bérard à Lyon, a mené une étude sur l’effet d’un traitement combinant deux molécules anticancéreuses,

lapatinib et

capécitabine, sur 45 femmes atteintes d’un cancer du sein HER2+ et présentant des métastases cérébrales non traitées. Les résultats de la phase 2 de cette étude, baptisée LANDSCAPE, sont publiés dans la revue Lancet Oncology1. Ils montrent une réduction de la tumeur dans 84 % des cas. La taille a été réduite de moitié ou plus pour 29 femmes (soit les 2/3 des participantes) et de 80 % pour 9 autres (soit 20 % des participantes).Ces résultats complètent ceux de deux études publiées dans le New England of Medicine2 en 2006 et dans les Annals of Oncology3 en 2010, qui montraient que l’intérêt d’associer des deux molécules chez les femmes atteintes d’un cancer avancé du sein HER2+ métastatique.Revers de la médaille : la moitié des patientes ont eu des effets secondaires, qui se sont néanmoins révélés tout à fait gérables pour la plupart, souligne le Dr Bachelot dans un communiqué. Il s’agissait essentiellement de diarrhées et de

syndromes pieds-mains (apparition de rougeurs, d’engourdissements ou de fourmillements et d’un dessèchement de la peau). Quatre patientes ont toutefois dû interrompre le traitement en raison de ces effets secondaires, ajoute-t-il4.Le traitement médicamenteux oral a surtout permis de repousser l’irradiation du cerveau de 8,3 mois en moyenne, et donc d’autant les éventuels effets secondaires de la radiothérapie, indique le médecin. Des résultats très encourageants, qui doivent toutefois être confirmés en phase 3, souligne-t-il : “Cette nouvelle stratégie thérapeutique nécessite cependant une évaluation plus poussée pour confirmer les bénéfices cliniques en termes de survie, de fonctions cognitives et de qualité de vie“.Amélie Pelletier
Sources :
1 – Lapatinib plus capecitabine in patients with previously untreated brain metastases from HER2-positive metastatic breast cancer (LANDSCAPE): a single-group phase 2 study – Dr Thomas Bachelot et al. – The Lancet Oncology, Early Online Publication, 2 November 2012 (

abstract accessible en ligne)2 – Lapatinib plus Capecitabine for HER2-Positive Advanced Breast Cancer“, Geyer CE, New England Journal of Medicine, 2006, 355:2733 (

étude en ligne).3 – Clinical outcome of patients with brain metastases from HER2-positive breast cancer treated with lapatinib and capecitabine“, Metro G., Annals of Oncology, août 2010 (

résumé en ligne).4 – “Une combinaison de deux molécules améliore la prise en charge des tumeurs cérébrales secondaires chez les femmes atteintes d’un cancer du sein avancé“, Dr Thomas Bachelot, oncologue. Communiqué de presse du Centre Léon Bérard. Publication de l’étude dans la revue “Lancet Oncology“.