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Hépatite B : Deux fois plus de cas en dix ans

Le nombre de personnes touchées par l’hépatite B a doublé en dix ans. Tel est le constat alarmant d’une enquête préliminaire de l’Institut de Veille Sanitaire dévoilée par le Collectif Hépatites Virales. Au-delà des polémiques, ces résultats soulignent l’inertie française face à la vaccination contre ce virus très contagieux.

L’enquête nationale sur l’hépatite B menée parl’Institut de Veille Sanitaire (InVS) en 2003/2004 a enfinrévélé ses résultats. Et la surpriseest de taille !Deux fois plus de cas en dix ans !Combien de personnes sont infectées par le virus del’hépatite B ? Les dernières enquêtes dataientdu début des années 1990 et depuis dix ans, onpensait que 150 000 personnes étaient touchées. Maisle 17 décembre 2004, l’InVS présentait les premiersrésultats d’une nouvelle enquête devant lecomité stratégique de lutte contre leshépatites virales, dont le collectif d’associations contreles hépatites. Et la surprise fut de taille, comme leprécise le communiqué du Collectif HépatitesVirales (CHV), “le constat est glaçant : de 150 000personnes touchées environ au début des années1990, on atteint les 300 000 aujourd’hui ! Soit un chiffre qui adoublé en 10 ans !“.Cynthia Benkhoucha de l’association Aides membre du CHV, avoue sacolère face à ces nouveaux chiffres alors que lesassociations multiplient les messages d’alerte depuis plusieursannées. “Bien entendu deux interprétations de ceschiffres sont possibles : soit il y a eu effectivement undoublement des cas en dix ans soit les enquêtes desannées 1990 n’étaient pas aussi fiables que cettedernière estimation. Toujours-est-il qu’actuellement, il y adeux fois plus de personnes infectées que prévu!“.Les 18-29 ans parmi les plus touchésAlors que l’Institut de veille sanitaire (InVS) vient de remettreun rapport au ministère de la santé, aucuncommentaire n’a été fait. Une communication seraitprévue au cours du mois de février. En attendant cesprécisions de l’InVS, le Collectif Hépatites Viralesavance quelques éléments de l’enquête. Commeprévu, les personnes les plus touchées sont cellesqui sont déjà les plus exposées à unrisque de contamination virale : personnes ayant des partenairessexuels multiples, consommateurs de drogues, personnesincarcérées, personnes d’origine d’Afriquesubsaharienne, etc.Mais d’autres caractéristiques ont égalementété soulignées. “La tranchegénérationnelle des 18-29 ans est l’une des tranchesd’âge les plus touchées par l’hépatite B.Près de 1 % (0,93 %) de cette tranche d’âge seraitporteurs chroniques du virus. C’est la génération laplus concernée avec celle des 50-59 ans (0,99 %). Enfin, ontrouve un lien fort entre précarité ethépatite B. Parmi les bénéficiaires de la CMUen situation précaire, toutes classes d’âgeconfondues, 2,06 % sont des porteurs chroniques du virus“ nousprécise Cynthia Benkoucha. Face à ces chiffres, onpeut se demander si l’abandon des campagnes de vaccination n’estpas en relation directe avec la contamination des plusjeunes…Se gardant de toute interprétation hâtive, le CHVentend simplement rappeler qu’alors que “l’immobilisme et lesilence institutionnel persistent, des personnes continuentà se contaminer dans l’indifférence des pouvoirspublics“.Réagir face à un réel problème desanté publiqueContre l’hépatite B, un vaccin efficace existe. Faceà la polémique qui a entouré ce produit, uneconférence de consensus sur la vaccination s’est tenue enseptembre 2003, confirmant le bénéfice du vaccin chezles personnes les plus exposées. Ces recommandations ontmême été re-confirmées lors d’uneaudition publique d’experts en novembre 2004. Pourtant, la Franceest le seul pays à cultiver une étonnante inertievis-à-vis de la vaccination contre l’hépatite B.“Malgré ces différentes recommandations, rien n’aété fait. Le Collectif hépatites Virales neveut pas prendre position sur le possible risque qui entoure levaccin de l’hépatite B. Nous ne demandons pas que tout lemonde aille se faire vacciner mais que chaque jeune adulte soitinformé des bénéfices de la vaccination.Même si ce risque existait, il est beaucoup moins importantque les bénéfices attendus. Notons par ailleurs quenulle part ailleurs en Europe, une telle polémique n’existe“commente Cynthia Benkoucha. Le CHV demande ainsi que plusieursactions soient rapidement entreprises :
– La diffusion de campagnes de prévention ciblées endirection des personnes les plus exposées ;
– Une meilleure information du public en général etdes professionnels de santé ;
– Une relance de la vaccination des nourrissons pour qui aucundanger n’a jamais été avancé ;
– Un rattrapage au cas par cas de la vaccination chez les personnesles plus exposées, dans le cadre d’une consultationmédicale.Beaucoup de ces propositions avaient déjàété avancées par la conférence deconsensus en septembre 2003. Mais depuis, aucune action n’aété entreprise par les autorités sanitaires.Pourtant, la situation n’est plus la même aujourd’hui, commele rappelle en conclusion Cynthia Benkoucha “Il y a aujourd’hui 300000 porteurs de l’hépatite B. Ce qui représente unréservoir épidémique énorme et unréel problème de santé publique. Il estaujourd’hui grand temps de réagir !“.David BêmeEn savoir plus : Un virus dangereuxLe vaccin contre l’hépatite B a été mis aupoint par des équipes françaises il y a plus de 20ans et la France a aujourd’hui la plus mauvaise couverturevaccinale des pays riches. Or l’hépatite B est une maladiequi se transmet très facilement. Le virus est présentdans le sang, dans le sperme, dans la salive. L’hépatite Best une maladie grave et répandue.Parmi les personnes touchées par cette pathologie :
– Près d’une personne sur cent va développer unehépatite fulminante qui risque d’être mortelle enl’absence d’une transplantation hépatique dans desdélais très courts ;
– Près d’une personne sur dix va développer unehépatite chronique qui évoluera dans un cas sur deuxvers une cirrhose et/ou un cancer du foie
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– Les personnes vivant avec le VIH ont un risque accru dedévelopper une hépatite chronique et, pour eux,l’évolution vers la cirrhose est beaucoup plus rapide ;
– Dans tous les cas, une hépatite chronique est une maladiecontraignante.Source : Extrait du communiqué du communiquédu CHV du 15 septembre 2004