En 2001, le sel avait été mis au banc des accusés, responsables de la montée de l’hypertension en France. Boulangers, charcutiers et autres professionnels de l’agroalimentaire se voyaient ainsi sommés de réduire les taux de sodium de leurs préparations. Mais depuis… plus rien ! Pourtant, un nouveau rapport de l’Académie de médecine vient tirer la sonnette d’alarme : l’excès de sel est une réelle menace pour la santé !
En 2001, le rapport de Pierre Meneton, chercheur à l’INSERM,avait fait grand bruit : les professionnels de l’agroalimentairemettent trop de sel dans les plats préparés et autrescharcuteries. Ils seraient ainsi responsables de milliers de mortschaque année.Une France poivre et selDifférentes études ont tenté d’évaluerles apports en sel des Français. Selon un travail du Dr A.Mimran, une estimation place la consommation quotidienne à9,7 g chez l’homme et 7,4 g chez la femme. Plus inquiétant,40 % de ces messieurs et 10 % de ces dames dépassaientallègrement 10 g par jour. Plus de 23 % de la gentemasculine atteignaient même les 12 g (10 % chez les femmes).Plus récents, les chiffres issus de l’enquête INCAsont un peu plus rassurants, avec seulement 8 % de consommateursqui dépasseraient 12 g par jour. Mais ces travaux nemesuraient pas le sel de table ajouté à lapréparation ou lors des repas. A souligner : en 20 ans, laconsommation en sel ne semble pas avoir beaucoupévolué. Seul constat : les gros consommateurs d’hiersont devenus d’encore plus gros consommateurs aujourd’huiUne addition saléeLes effets néfastes du sel sur la santé, etparticulièrement son rôle dans l’hypertension, restentcontroversés. Néanmoins, les membres del’Académie Nationale de Médecine ont tenté d’yvoir un peu plus clair. Dans un rapport paru en février2004, ces experts font le point sur les effets de ce composésur la santé et leurs conclusions sont sans appel : il estimpératif de diminuer notre consommation. Car le selaugmente de manière effective les problèmesd’hypertension artérielle. De nombreuses études ontmontré que la tension moyenne dans une populationétait directement liée à ses apports en sel.Cela semble particulièrement vrai chez les hommes. Orl’hypertension artérielle est directementcorrélée aux problèmes cardiovasculaires. Demanière moins directe que pour les troublescardiovasculaires, le sel est également un facteurassocié aux problèmes d’ostéoporose. Ilintervient également dans l’apparition de cancersdigestifs.Où se cache-t-il ?Pour diminuer les apports en sel encore faut-il savoir où ilse cache ! Grâce à différentes enquêtes,les aliments les plus salés sont aujourd’hui connus. Sur 100% de sel consommé, Les sources sont :
-Le pain (25 à 30 %) ;
-Les charcuteries (11 à 13 %) ;
-Les fromages (9 à 11 %) ;
-Les plats cuisinés et conserves (5 à 8 %).Au final, le sel de table, représentant 15 % des apports, neserait donc pas le premier accusé. Même si l’on peuts’habituer sans problème à manger moins salé,difficile aujourd’hui de réduire sa consommation, car le selest incorporé aux aliments préparés, et c’estlors de sa fabrication qu’il faut agir. Mais comme le soulignel’Académie de médecine, un minéral essentieltel que l’Iode est souvent associé au sel dans les aliments.Si l’on veut réduire ce dernier, il faut être vigilantsur le fait de maintenir les apports en Iode.Réduire pour guérirLe Programme National Nutrition Santé, lancé par legouvernement en 2001, incluait dans ses recommandations ladiminution de la consommation en sel chez les gros mangeurs. Lesindustriels de la boulangerie, de la charcuterie et d’autressecteurs s’étaient engagés à réduireces apports. Mais depuis, la situation a peu évoluéet le Ministère de la santé s’est fait discret surcette problématique. Pour l’Académie deMédecine, il faut pourtant plus que jamais essayer dediminuer la consommation de tous les Français. Cela passepar une baisse des teneurs dans les produits manufacturés,mais également par une information des consommateurs.D’autres mesures, tel que supprimer les salières des tablesdes cantines scolaires ou des restaurants d’entreprise, sontégalement proposées. Mais, comme le soulignent lesexperts, réduire les problèmes d’hypertensionartérielle ne passe pas uniquement par baisser la teneur ensel des repas. Il faut également s’attaquer aux autresresponsables : l’obésité, le tabagisme, laconsommation d’acides gras saturés, le manque d’exercicephysique. Le combat est donc loin d’être terminé !Où est passée la salière ?Lors du Salon de l’agriculture, en mars 2004 à Paris,l’Agence Française de sécurité sanitaire desaliments (AFSSA) a dévoilé une enquête sur lesévolutions de la consommation en sel des Français.Les résultats ont montré que de plus en plus depersonnes déclarent essayer d’éviter de manger tropsalé. Mais dans les faits, ces derniers consomment autant desel que les autres ! Car, l’étiquetage n’est pas assezprécis pour bien choisir, comme le reconnaissent lespersonnes interrogées. Seul point positif, lesFrançais achètent moins de sel : 16 % de moins entre1997 et 2003 ! Preuve qu’il est possible laisser la salièreau placard ! Mais cette diminution reste insuffisante : lesprincipaux apports en sel restent ceux des platspréparés, pains, charcuteries et autres produits…Pour réduire de manière importante cetteconsommation, les industriels devront eux aussi mettre la mainà la pâte !Alain SousaClick Here: gold coast suns 2019 guernsey