Logement inadapté, chômage technique, charge mentale alourdie… Une enquête révèle que le télétravail en période de confinement a un impact important sur la santé mentale des salariés, un quart d’entre eux présentant même un risque de dépression.
Sommaire
- Conditions de travail inadaptées
- Les couples, les personnes avec enfant et les femmes plus touchés
- Des résultats “très préoccupants” qui “montrent l’urgence d’agir”
En France, la période de
pandémie de CoVid-19 a obligé un tiers des salariés à passer en télétravail pour limiter la propagation du coronavirus. Mais non sans conséquence sur la santé mentale : une enquête Opinion Way réalisée pour Empreinte Humaine, un cabinet conseil en qualité de vie au travail, et parue le 20 avril révèle que 44% des salariés, soit près d’un sur deux, sont en situation de détresse psychologique.
Conditions de travail inadaptéesDes interviews ont été accordées à plus de 2000 salariés entre le 31 mars et le 8 avril 2020. 27% d’entre eux seraient confrontés à une détresse psychologique modérée, 18% à une détresse psychologique élevée. Plus inquiétant encore, un quart sont considérés comme à risque de
dépression nécessitant un traitement.Parmi les causes principales : des conditions de travail inadaptées, seulement 45% des salariés étant en capacité de s’isoler toute la journée pour travailler. Alors que 60% expliquent travailler dans leur salon, un quart le font dans une pièce encore moins propice à être transformée en bureau (chambre, salle de jeux, etc.). Par ailleurs, près de 25% des salariés confinés dans un logement de moins de 40m² sont dans une détresse psychologique élevée.Les couples, les personnes avec enfant et les femmes plus touchésLes personnes confinées en couple (20%) ou avec un enfant (22%) ainsi que les femmes (22% vs 14% des hommes) seraient davantage touchées, “
charge mentale alourdie et cumul des rôles obligent”, note l’étude. Les salariés au chômage technique seraient également particulièrement affectés, ⅕ des personnes au chômage technique partiel et ¼ de celles au chômage technique total présentant une détresse psychologique élevée.Pour 26% des sondés, la motivation professionnelle s’est dégradée depuis le début du confinement. Ils sont 79% à compter sur le soutien de leurs collègues et 70% sur celui de leur N+1.“Le télétravail n’est pas en soi un facteur de risque, ce sont les conditions dans lesquelles il s’effectue qui présentent des facteurs aggravants pour les salariés”, précise Jean-Pierre Brun, co-fondateur d’Empreinte Humaine.Des résultats “très préoccupants” qui “montrent l’urgence d’agir”Pour Christophe Nguyen, psychologue du travail et président d’Empreinte Humaine, “ces résultats sont très préoccupants et montrent l’urgence d’agir. Nous en appelons à une véritable prise de conscience des pouvoirs publics et des entreprises. La crise sanitaire a pris de court toute la société, les entreprises y compris. Mais elle n’exonère pas de notre responsabilité en tant qu’employeur en matière de protection de la santé de leurs salariés. Après les gestes barrières, il convient de mettre en place des actions pour la sécurité psychologique.”
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