Avec lui, ce ne serait jamais arrivé. On n’en attendait pas moins de la part de Michel Platini, invité à donner son avis sur la gestion de la crise de la Super Ligue par son successeur à la tête de l’UEFA, Alexander Ceferin, dans une grande interview à L’Equipe. « Le départ des grands clubs pour fonder leur propre compétition, c’est le seul vrai danger récurrent que doit gérer l’UEFA. Ça fait quarante ans que les grands clubs veulent partir. Quand on est président de l’UEFA, il vaut donc mieux anticiper plutôt que de se retrouver devant le fait accompli et traiter les dirigeants de ces clubs de “lâches”, de “serpents” ou de “scorpions” comme l’a fait Ceferin, c’était ridicule », estimé l’ancien numéro 10 des Bleus.
« Toujours plus d’argent »
Patron de l’UEFA de 2007 à 2015, Platoche explique que lui aussi avait dû gérer des problèmes de ce genre, et qu’il avait su discuter avec les dirigeants des plus grands clubs. « On parlait dans l’intérêt du football, pas seulement du business ou des télévisions, mais aussi des joueurs et des supporters. C’était pas Ceferin qui discute avec Agnelli… », tacle-t-il. Sous-entendu, il faut un ancien grand joueur pour être crédible.
L’ancien meneur de la Juvenus salue le combat des supporters anglais et de quelques entraîneurs concernés comme Guardiola ou Klopp qui ont fait barrage à ce projet. Et en profite pour dire tout le mal qu’il pense de la future réforme de la Ligue des champions. « C’est d’une bêtise sans nom : ils vont encore allonger la phase de groupes qui n’intéresse déjà personne. À l’UEFA, c’est depuis longtemps la philosophie de certains : toujours plus d’argent », dénonce-t-il.
Même défiance envers l’idée de Gianni Infantino de disputer la Coupe du monde tous les deux ans. « C’était déjà le rêve de Blatter (président de la Fifa de 1998 à 2015). Pas le mien. Parce que la Coupe du monde tous les quatre ans, c’est l’histoire. Ce qui est rare est précieux, rappelle-t-il. Contrairement à ce que pensent la Fifa et l’UEFA, le football ne leur appartient pas. »
Ecarté de toutes responsabilités sportives, Platini est toujours visé aujourd’hui par deux enquêtes judiciaires, dont l’une en Suisse pour un paiement suspect de deux millions de francs suisses par Sepp Blatter. Il avait déclaré en mars qu’il «ne s’interdisait pas» un retour dans les instances du football quand le contexte sera plus favorable.
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