Le couperet est tombé ce mercredi pour les 16 militants de l’accessibilité, dont 11 personnes en situation de handicap. Le tribunal correctionnel de Toulouse a prononcé des peines de prison avec sursis inédites à l’encontre de 15 des prévenus pour le blocage d’un TGV en gare Matabiau puis l’envahissement des pistes de l’aéroport Toulouse-Blagnac. Des faits qui remontent à octobre et décembre 2018.
En mars, les mis en cause avaient profité de l’audience pour poursuivre leur combat en soulignant le manque d’accessibilité du Palais de justice. A l’heure du « verdict », dans une salle de nouveau bondée, leurs avocats dénoncent désormais des peines « scandaleuses » et « incompréhensibles ». Odile Maurin, présidente de l’association Handi-Social mais aussi élue d’opposition siégeant au Capitole, a écopé de la plus lourde peine : six mois de prison avec sursis. Un autre militant en fauteuil, l’étudiant en droit Kévin Fermine, présent lui aussi sur les deux actions, est condamné à quatre mois avec sursis. La peine est de deux mois avec sursis pour 13 autres prévenus et une seizième militante devra payer une amende de 750 euros.
« On peut clairement reprocher à la justice un problème d’accessibilité et d’écoute »
« Souvent on représente la justice par une femme avec un bandeau sur les yeux. Là, j’ai plutôt l’impression qu’elle a été sourde. Et que ce bandeau va servir à faire taire des militants », déplore Christophe Lèguevaques un des avocats de la défense qui annonce son intention de faire appel. « Je suis scandalisé par ce lourd verdict, abonde Kévin Fermine. On a tenté de nous clouer le bec ce qui ne fait que renforcer notre détermination dans notre combat ». Pour Odile Maurin, « la justice s’acharne à vouloir condamner pour l’exemple des gens qui ne font que se défendre ».
Les condamnés ont surtout constaté que le délibéré – rendu à 9h30 du matin, dans le brouhaha et non traduit pour les personnes malentendantes ou malvoyantes – montrait que le message envoyé au moment de l’audience n’a pas été entendu. « On peut clairement reprocher à la justice un problème d’accessibilité et d’écoute, analyse l’avocat Arié Alimi. Nous devons tous avoir une réflexion sur la dignité que la justice doit réserver aux personnes atteintes d’un handicap ».
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