Franchement, on est un peu déçus. Les jours passent, et plus rien. Depuis l’annonce de l’arrivée de Gianluigi Donnarumma, le PSG est muet sur le marché des transferts. Et ce n’est pas le « pauvre » match amical face aux Allemands d’Augsburg, ce mercredi, qui va nous calmer. Non, après Wijnaldum, Hakimi, Ramos et le gardien italien, donc, on espérait encore plus lourd : Messi et ses jambes de 20 ans, Maradona qui ressuscite, Goku ou Hagoromo Otsutsuki (lisez des mangas).
Et, s’il reste encore plus d’un mois de mercato, et que, dans le foot « tout peut aller très vite » (oui, on a payé les droits pour utiliser cette expression), on se demande ce qu’il peut manquer à ce Paris de folie. Eléments de réponses avec Jean-Marc Pilorget, ancien joueur parisien, Anthony Vivien, président de l’association Les Titis du PSG, et Miloud Kotbi, fondateur de PSG Community.
Un état d’esprit
On ne l’achète pas, on ne le trouve pas non plus au coin de la rue. Non, ce n’est pas l’amour. Mais, selon Jean-Marc Pilorget et Miloud Kotbi, il manque au PSG « un état d’esprit, une âme ». « C’est ce qui a permis à l’Italie de remporter l’Euro, développe l’ancien joueur. Comme partout, des gens s’entendent plus ou moins bien, mais une fois sur le terrain, il doit y avoir une cause commune : gagner. »
« Avec un mec comme Sergio Ramos, au-delà de son niveau sportif, il peut apporter cette force mentale, reconnaît Miloud Kotbi. Surtout, il peut aider les autres à franchir un pas, comme Marquinhos, qui n’est, pour moi, pas un meneur d’hommes. Ramos est légitime pour gueuler sur les autres sans que personne ne bronche. »
A tel point qu’Anthony Vivien verrait bien l’Espagnol prendre le brassard de capitaine : « Avec Ramos, on peut revivre ce qu’on a vécu avec Ibrahimovic, il peut prendre le groupe sous sa coupe. Il a du caractère, de l’expérience, du tempérament. Comme, d’ailleurs, un peu toutes les recrues. »
Click Here: mens all stars nrl jerseyUn arrière gauche
Les postes de latéraux sont un peu le chantier principal du PSG depuis quelques années. Avec l’arrivée d’Achraf Hakimi pour balayer le couloir droit, Paris s’est doté d’une pépite surpuissante qui va amener une plus-value énorme. « Mais, derrière, je recruterais quand même un latéral confirmé, suggère Miloud Kotbi. Colin Dagba, c’est bien, mais dès que le niveau s’élève, ça plafonne un peu. »
De l’autre côté, on est quand même un peu plus circonspect. Certes, Juan Bernat est là, et a donné satisfaction quand il jouait, mais il revient d’une longue blessure, et devrait mettre un peu de temps avant de retrouver son meilleur niveau. Derrière l’Espagnol, Laywin Kurzawa est encore parisien, pour l’instant, mais n’a jamais été irréprochable dans son couloir.
Et puis, vu que ce bon Mitchel Bakker est parti, vendu à Leverkusen pour 7 millions d’euros, il va bien falloir recruter. « On a des postes doublés à peu près partout, mais il nous faut vraiment un latéral gauche de haut niveau. C’est indispensable », estime le supporteur parisien.
Une place pour les jeunes
On les a vus se montrer durant la présaison, avec les absences des nombreux internationaux : Ismaël Gharbi, El Chadaille Bitshiabu ou Xavi Simons ont été performants lors des deux premiers matchs amicaux contre Le Mans et Chambly, et pourraient avoir un rôle à jouer en ce début de saison où les états de forme sont disparates. Suffisant pour avoir une place bien établie dans le groupe durant la saison ? « Pas forcément, selon Anthony Vivien. A part Simons ou Edouard Michut. »
Pour le créateur des Titis du PSG, il est pourtant indispensable pour le club de la capitale de faire jouer des jeunes en pros : « En alignant des joueurs du cru, les gamins se reconnaissent dans ceux qui viennent de la même ville, du même département, de la même région qu’eux. Il faut vraiment développer ce sentiment d’appartenance au club. Il faut qu’il y ait ce tiers de joueurs formés au club, un tiers de “porteurs d’eaux” et un tiers de joueurs “paillettes”. » Pour lui, cela risque de s’accélérer lors de la prochaine saison :
Faudrait que les jeunes travaillent plus avec les pros, que Pocchetino se déplace plus voir les jeunes. Et tout ça va peut-être se développer avec le nouveau centre d’entraînement [en 2022 à Poissy], où les jeunes s’entraîneront à côté des pros. »
« Le PSG a fait sûrement des erreurs mais a donné sa chance aux jeunes, tempère Miloud. Il y en a beaucoup qui n’ont pas été à la hauteur. Et quand ils partent, ils disent qu’ils n’ont pas vraiment eu leur chance. Il y en a aussi qui n’ont pas le niveau. Il faut plus de remises en question de leur part. »
Une parole forte et unie
On se souvient forcément tous de sorties, à droite à gauche, d’un joueur, entraîneur ou membre de la direction du PSG, qui va un peu mettre à mal l’unité du club. Alors, on arrête tout et place à une unité de tous les instants : « Ça doit même venir de l’émir, assure Pilorget. Une parole forte, tous sur la même ligne, mettre ses rancœurs de côté pour gagner. S’ils ont des états d’âme et des ego surdimensionnés, ils se sont trompés de sport et auraient dû faire un sport individuel. Même s’il n’y a pas plus individualiste qu’un footballeur. »
« Paris est quand même mieux structuré depuis l’arrivée de Leonardo, ajoute Miloud Kotbi. Nasser Al-Khelaifi s’est mis en retrait, tout est hiérarchisé. Il faudrait juste un peu plus de communication entre Leonardo et Pochettino. Le Brésilien doit être un peu plus flexible et l’Argentin un peu plus s’affirmer. »
« Paris, qui était avant une famille, est devenu une très grande entreprise, avec différents services, affirme Anthony. Pour que cela fonctionne, il faut une réelle unité avec un fonctionnement pyramidal. Il manque au PSG des gens qui aiment le PSG et qui ne consomment pas le PSG. »
Un retour du public
C’est l’un des éléments qui peut aussi changer le comportement des joueurs sur le terrain. Le retour des ultras et de la folle ambiance qu’ils mettent au Parc des Princes et à l’extérieur, notamment en Ligue des champions dans les dortoirs anglais (remember Liverpool et Manchester), peut amener Paris vers les sommets. « Si on revient à des jauges pleines, ça peut être décisif, signale Anthony Vivien. Sur certains matchs à l’extérieur, l’appui du public peut faire la différence, et les 3-4.000 qui se déplacent mettent une vraie ambiance. Ils auront un rôle important à jouer. »