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« Tout s’est bien passé » : Sophie Marceau rend l'amour pour son père plus fort que la mort

« Tout s’est bien passé » s’inspire d’un roman autobiographique d’Emmanuèle Bernheim.La romancière y décrivait comment sa sœur et elle ont aidé leur père à se rendre en Suisse afin d’y pratiquer un suicide assisté.Sophie Marceau et Géraldine Pailhas entourent André Dussollier qui incarne le papa diminué après un AVC.

“Si tu veux être son amie, aide-le”. Même quand il s’agit d’aider son père à mourir ? Tout s’est bien passé de François Ozon adapte le  livre d’Emmanuèle Bernheim où la romancière racontait comment sa sœur et elle ont soutenu leur père, atteint d’un mal incurable, dans sa volonté de se rendre en Suisse pour en finir.

Ce beau film présenté au Festival de Cannes arrive à ne pas être plombant malgré son sujet douloureux. « Emmanuèle Bernheim était mon amie, explique François Ozon à 20 Minutes. J’ai souhaité qu’on retrouve sa force vitale dans le film. C’est pour cela qu’il fallait absolument que le traitement reste lumineux. »

Sophie Marceau incarne la romancière qui a collaboré comme scénariste avec le cinéaste pour Swimming Pool (2003), 5X2 (2004) et Ricky (2009). Entre André Dussollier en papa tyrannique à demi paralysé après un AVC et Géraldine Pailhas dans le rôle de sa sœur, la comédienne irradie le film rendant un hommage vibrant à l’écrivaine décédée d’un cancer en 2017.

Une histoire de famille

« Ce qui m’a intéressé dans cette histoire vraie n’est pas seulement le thème du suicide assisté, explique François Ozon. Je raconte surtout une histoire d’amour entre un père pas toujours commode et ses filles qui doivent composer avec son caractère. » L’humour pointe souvent son nez dans leurs rapports car le fait d’être physiquement diminué n’empêche pas cet homme de pouvoir se montrer charmeur et autoritaire voire d’une mauvaise foi absolue. Il va jusqu’à prétendre que ses filles veulent se débarrasser de lui devant un membre de la famille que choque l’euthanasie.

Il y a aussi des moments touchants quand l’héroïne conserve un sandwich avec la marque des dents de son père ou pendant les adieux du papa, qui ne cachait pas son homosexualité, à son dernier amant incarné par le toujours impeccable Grégory Gabebois. « Le livre était aussi fort de ces changements de ton que j’ai voulu transmettre au film, précise le réalisateur. Ce qu’entreprend le père n’est pas triste : c’est un choix qu’il fait librement. » Aussi le récit prend-il clairement position en sa faveur avec autant de vigueur que de pudeur. La fin a presque des allures de suspense tant le spectateur espère qu’il parviendra à ses fins.

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« J’aimerais que le spectateur sorte de la salle en s’interrogeant sur la vie, la mort et ce qu’il ferait s’il était à la place des personnages », insiste le réalisateur. C’est l’une de grandes qualités de Tout s’est bien passé que d’inviter au débat sans jamais tomber dans le moindre effet mélodramatique.

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