Jusqu’à sa mort, mercredi 26 septembre, Jacques Chirac a pu compter sur le soutien indéfectible de son épouse, Bernadette Chirac. Pourtant, l’idylle de l’ancien président avec la journaliste Jacqueline Chabridon a failli faire voler le couple en éclats. Une romance arrêtée en plein vol, dont cette dernière ne s’est jamais vraiment remise.
Pour Jacques Chirac, la raison l’a toujours emporté sur le cœur. L’ancien président de la République, décédé jeudi 26 septembre à l’âge de 86 ans, a dédié sa vie à la politique, quitte à devoir sacrifier son propre bonheur pour parvenir à ses fins. Ce qui n’a cependant pas empêché le « jeune loup de Corrèze », réputé pour être un séducteur, de s’autoriser des aventures sans lendemain, au grand dam de son épouse, Bernadette Chirac. Des infidélités qui ne sont jamais restées secrètes bien longtemps, et que l’ancienne Première dame a évoqué plus d’une fois en public.
Une femme, pourtant, a fait véritablement trembler Bernadette Chirac, au point de lui faire craindre le pire. C’est ce que révèle l’historien politique Jean Garrigues, dans son livre Une histoire de l’Élysée : de la Pompadour aux paparazzis. Dans ses pages, Jean Garrigues revient sur la relation qui a bien failli détruire le couple, jusque-là inébranlable. En décembre 1974, alors que Jacques Chirac est le chef du gouvernement de Valérie Giscard d’Estaing, sa route croise celle de la journaliste Jacqueline Chabridon. La jeune femme de 35 ans, est « rieuse, audacieuse, festive, tout le contraire de Bernadette », explique l’historien.
Une personnalité qui séduit d’emblée Jacques Chirac. Durant cette première rencontre, leur histoire se scelle sur un défi qui a pour objet… une tête de veau.« Si l’on en croit l’anecdote, leur idylle se serait nouée au moment du traditionnel banquet républicain, quand il l’avait défiée d’avaler aussi vite que lui l’une des dizaines de têtes de veau alignées sur le buffet », relate Jean Garrigues. La suite se déroule loin des caméras et des banquets, dans un petit deux-pièces loué par l’ancien président rue de Marignan, à Paris. Pour Jacqueline, Jacques Chirac est prêt à tout, même à l’emmener « en escapade à La Rochelle, où, vêtu d’un blue-jean et d’une perruque », il déjeune sur le port avec sa maîtresse, explique Jean Garrigues.
Leur histoire d’amour est si passionnelle que Jacques Chirac pense un temps envoyer valser son mariage, mais les fuites sur son idylle avec Jacqueline Chabridon et ses ambitions politiques le rattrapent très vite. Moins de deux ans après leur rencontre, l’ancien président est contraint de mettre un terme à cette romance pour conquérir l’Élysée. Une rupture brutale, que la journaliste apprend par téléphone et qui la dévaste. « On n’a pas le droit de divorcer ! On peut avoir des histoires, mais il faut toujours revenir à la grotte », lui aurait-il expliqué en guise d’excuses. Mortifiée et inconsolable, Jacqueline Chabridon essaie de mettre fin à ses jours, puis elle divorce de son premier mari et se remarie avec le journaliste Alain Fernbach. Depuis 1996, elle est remariée avec le Pr Olivier Lyon-Caen, célèbre neurologue, qui hasard de la vie, a soigné Jacques Chirac…
Une nouvelle vie pas si loin de la politique…
En 1978, Jacqueline Chabridon est nommée cheffe du service Politique à Radio Monte Carlo et devient, trois ans plus tard, rédactrice en chef. En 1983, elle intègre l’Institut des hautes études de la défense nationale. Elle quitte ensuite le journalisme, est nommée directrice de la communication au Crédit Lyonnais. Le virus de la politique l’a-t-il gagné ? Elle rejoint Matignon pour quelques mois où elle est chargée du service de presse du Premier ministre Michel Rocard, avant de retourner au Crédit Lyonnais. Dans les années 1990, elle collabore avec la RATP et Air France avant de prendre le poste prestigieux de directrice de la communication du groupe d’hôtels et de casino Lucien Barrière, apprend-on sur sa fiche Wikipedia.
En 2009, l’ex-journaliste est nommée chevalier de la Légion d’honneur. Depuis, Jacqueline Chabridon a rarement parlé de cette idylle, faisant une exception pour les auteurs du livre Jacques et Jaqueline de Pauline de Saint-Remy, tout en précisant, avec humour “Je ne suis pas Valérie Trierweiler…”. Une plaie qui ne s’est sûrement jamais vraiment refermée pour celle qui a failli changer le destin de Jacques Chirac. Le magazine Grazia explique ses raisons “Le contrat était clair : elle ne nous dévoilerait rien, se contenterait d’infirmer ou de confirmer nos informations. Mais elle a un rapport ambigu à cette histoire : elle a à la fois envie et pas envie de la raconter.” Et d’ajouter : “Elle a 75 ans eta l’air très heureuse.” Elle a aujourd’hui 79 ans.
Crédits photos : BERTRAND RINDOFF PETROFF/BESTIMAGES