Le célèbre trompettiste de jazz a reconnu en garde à vue fin janvier avoir échangé un baiser et un SMS à caractère sexuel avec une adolescente de 14 ans qui avait effectué en 2013 un stage avec lui.
Bien loin de l’image du musicien dans le vent qui accompagne Sting pour son concert de réouverture du Bataclan, ou celle du seul jazzman capable de remplir l’Accor Hotel Arena (ex-Paris Bercy) depuis Miles Davis, le trompettiste Ibrahim Maalouf apparaît aujourd’hui dans l’actualité pour une affaire d’atteinte sexuelle sur mineure.
Le terme « agression sexuelle », relayé d’abord par nos confrères du Parisien, a depuis été nuancé par la procureure de la République, Laure Beccuau. Il s’agit selon elle d’une « atteinte » et non d’une “agression« . Selon elle, comme elle le précise à l’AFP, »la qualification d’atteinte sexuelle est différente de l’agression sexuelle car elle implique le consentement de la victime mineure.”
Les faits reprochés au célèbre musicien, vainqueur d’un César vendredi dernier pour sa musique du film Dans les forêts de Sibérie de Safy Nebbou, remontent à décembre 2013. A l’époque, la collégienne de 14 ans décroche son « stage d’observation en entreprise » auprès d’Ibrahim Maalouf. Pendant une semaine, elle accompagne le musicien de 36 ans, (33 à l’époque des faits) en studio à Ivry-sur-Seine. Tout se déroule normalement, jusqu’au jour où Ibrahim Maalouf obtient un baiser sur la bouche de la jeune fille. Plus tard, par texto, il lui demandera une photo d’elle dénudée, selon le Parisien.
Les parents de la jeune fille, ayant découvert le texto, auraient demandé des explications au musicien. Incapable de justifier son comportement, il aurait présenté ses excuses. Puis rien ne se passe. Mais devant l’état psychologique de leur fille, ils auraient finalement porté plainte en janvier 2016.
Placé en garde à vue à la fin du mois de janvier 2017, après un an d’enquête, Ibrahim Maalouf aurait reconnu les faits, selon la procureure.
« Il a évoqué un acte unique qu’il a immédiatement regretté. »
Mais la procédure ne s’arrête pas pour autant là. Face à « l’état psychologique compliqué » de l’adolescente, “qui était dans une relation d’admiration face à son idole“, les juges souhaitent interroger de nouveau la jeune fille, pour la confronter aux déclarations de trompettiste.
Ibrahim Maalouf risque cinq ans de prison, et 75 000 euros d’amende.
Crédits Photo: BORDE-JACOVIDES / BESTIMAGE