Lors des commémorations des attentats de Charlie Hebdo, de Montrouge, et de l’Hyper Casher, ce dimanche, place de la République, à Paris, Johnny Hallyday a interprété la chanson écrite par Jeanne Cherhal, Un dimanche de janvier. Une chanson qui évoque la forte mobilisation qui avait eu lieu juste après les attentats, et rend hommage aux dessinateurs de Charlie Hebdo, qui pourtant n’ont jamais été tendres avec le chanteur.
Johnny Hallyday qui chante pour Charlie, il y a de quoi avoir le sourire. L’idole des jeunes (et des moins jeunes désormais) a souvent eu sa tête en Une de l’hebdomadaire. Rarement, voire jamais, les auteurs et dessinateurs de Charlie Hebdo, n’ont raté une occasion de se moquer du chanteur populaire de 72 ans. Ses déclarations, ses départs vers des territoires fiscaux plus avantageux, ses histoires d’amour, tout était prétexte à rigoler, tout en pointant du doigt les secrets du rockeur.
Après le drame, et l’émotion suscitée, il avait glissé un hommage à son ami Wolinski, mort un crayon à la main, sous les balles des frères Kouachi, dans son dernier album De l’Amour. Plus d’un an plus tard, ce dimanche, il a interprété une chanson hommage, Un dimanche de janvier, écrite par Jeanne Cherhal, place de la République à Paris.
Tout de noir vêtu, visiblement ému, c’est devant François Hollande, Anne Hidalgo, les familles des victimes et des passants venus se recueillir, qu’il a chanté, accompagné d’un guitariste.
Johnny Hallyday chante « un dimanche de janvier »
Sans rancunes. Jusqu’à ces derniers jours, sa présence lors de cette cérémonie était incertaine. Certains l’ont même jugé polémique. Mais Johnny souhaitait y être, car dit-il, les attentats l’ont rendu malade. Pourtant, le chanteur pouvait rester à l’écart de cet hommage. Il aurait même dû se tenir à l’écart, par respect pour les victimes, d’après le dessinateur Siné.
Dans un billet, intitulé « Jusqu’où iront-ils dans l’ignominie », Siné se déclare choqué par sa présence. « Johnny ? Mais ça correspond tellement peu au personnage de Charb, c’est ça qui est choquant ! Ce serait la mort de Jacques Faizant, d’accord, mais pas là… » D’après lui, Johnny, et tout ce qu’il représente, est très, très loin de l’esprit Charlie. « Vous savez, à Charlie, on avait les mêmes idées à peu près sur tout, y compris sur la chanson française. On trouvait que Johnny Hallyday chantait comme une seringue, et en plus, qu’il était carrément réac’. (Il) a été gaulliste, ou je-ne-sais-quoi, et toujours avec les gens de droite, dont Sarko. Il n’a rien en commun avec l’esprit de Charlie. D’ailleurs, Cabu aimait bien dessiner Johnny Hallyday. Il a une gueule assez agréable à croquer quand on est cartooniste »
Et le dessinateur, exclu de la rédaction de Charlie Hebdo en 2008, de conclure avec humour, comme souvent. “J’étais fâché avec Charb, mais je n’aurais quand même jamais été jusque-là dans les représailles”. Le Canard enchaîné, dans son édition de cette semaine, ironisait également sur la présence de Johnny à ces commémorations, rappelant également que Cabu, dessinateur au sein de la rédaction du palmipède, prenait un malin plaisir à caricaturer le chanteur. “Cabu chanté par Johnny, sa tête de turc! Jamais Cabu ne ratait une occasion de se payer Johnny : cinquante ans qu’il nous vérole les tympans ! “
Devant la polémique, Anne Hidalgo, la maire de Paris, organisatrice de l’évènement, avait justifié cette présence par la popularité de l’homme à l’inoxydable carrière. « Qu’on l’aime ou qu’on ne l’aime pas, Johnny est le chanteur vivant qui incarne la France. » Cette chanson restera, quoi qu’il en soit, l’un des moments forts de cette commémoration.
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