Carrie, Miranda, Charlotte, et surtout Samantha ont radicalement changé notre conception du plaisir, notre liberté à échanger sur la sexualité, notre consommation et nos modes de vie citadins. Jusqu’à quel point? Gala.fr a consulté quelques spécialistes des tendances et de la mode.
Mesdames, vous balader en tutu perchée sur des talons de 12 ou plus, vous orner de broches en forme de grosses fleurs, boire des Cosmopolitans en racontant à vos copines vos conquêtes de la veille… Tout cela vous serait-il venu à l’idée avant que le phénomène Sex And The City ne débarque sur vos petits écrans?
Et bien sachez que les héroïnes de la série nous ont tout piqué.
C’est ce que Vincent
du bureau de style Nelly Rodi nous confirme, car pour lui, les Américaines ont toujours envié le rapport qu’entretiennent les Européennes avec le plaisir: «elles étaient des ‘control freak’, obsédées par le travail, le sérieux, la maîtrise d’elles-mêmes, et elles étaient jalouses des Françaises qui fument, boivent, ont de multiples relations sexuelles, restent minces et épanouies…»
Carrie et ses copines ont révolutionné la société américaine. Elles parlent de sexe, boivent cocktail sur cocktail, achètent des fringues très chères, et en nombre… Le tout, sans complexe. Mais pour ça, elles se sont inspirées de notre mode de vie à nous!
Idem pour le Mix And Match, cette technique très connue des fashionistas qui consiste à mêler des pièces de créateurs avec des vêtements vintage glanés dans les friperies, ou des accessoires bon marché piqués dans des grandes surfaces.
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Sauf que maintenant, elles nous surpassent, vont à fond dans l’exubérance et dans l’affichage des marques, se pâment devant la moindre paire de chaussures dernier cri, réactions que Vincent Grégoire nomme avec malice les «Choogasme» (Jimmy Choo+orgasme).
Ce qui est sûr c’est que les ventes de Manolo Blahnik, Jimmy Choo, Vuitton et Marc Jacobs ont explosé dès que Patricia Field en a équipé les héroïnes de la série adaptée sur grand écran. «Ces marques, ces créateurs plutôt underground sont devenus familiers, alors qu’on ne les connaissait pas il y a 15 ans, souligne Charla Carter, la directrice de la mode à Gala, et en plus, elles ont créé ce que l’on appelle les ‘must have’. Avec Sex And The City, la mode est devenue instantanée, immédiate. Les filles veulent tout connaître, tout voir, et tout posséder», ajoute Charla Carter.
Ce «show off» à l’américaine, les Parisiennes s’en sont lassées. Elles s’affichent moins avec des marques, bannissent les gros logos sur leur ceinturon Gucci ou leurs sacs Vuitton. Les Cosmopolitans les tentent, mais elles leur préfèrent toujours le champagne.
Pour Charla Carter, «le look aventurière de Carrie Bradshaw séduit les filles en France, mais elles osent beaucoup moins, et restent cantonnées au jean/tee-shirt.» Pour Vincent Grégoire, elles sont «feignasses». Elles n’inventent plus rien, elles sont «larguées»… Triste constat au cœur de la prétendue «capitale de la mode».
Seule lueur d’espoir, la mode du «néo-burlesque» et «érotique-chic» dans laquelle les Françaises semblent se retrouver en ce moment, suivant l’exemple de
, ou des actrices du film Tournée de Mathieu Amalric.
Alors les filles, il est grand temps de réveiller votre créativité!
C.C.
Jeudi 3 juin 2010