L’Anses publie, pour la première fois, un rapport sur l’exposition aux substances chimiques dans l’alimentation des enfants de moins de 3 ans. Si, dans l’ensemble, l’étude confirme le bon niveau de maîtrise sanitaire au regard des valeurs toxicologiques, certains produits alimentaires destinés aux bébés contiennent encore trop de produits toxiques.
L’Anses vient de publier un rapport sur la présence de pesticides dans l’alimentation des moins de 3 ans. L’Etude de l’alimentation totale infantile (EATi) a couvert plus de 95 % du régime alimentaire des tout-petits. Au total, l’Agence a passé au crible 670 substances et les résultats confirment le bon niveau de maîtrise sanitaire au regard des valeurs toxicologiques de référence. Le risque ayant été écarté pour la plupart des produits évalués.Des métaux lourds et des polluants dans l’alimentation de BébéSi les résultats de l’EATi sont globalement satisfaisants, pour les substances ou familles de substances pour lesquelles le risque n’a pu être écarté, 16 nécessitent une réduction de l’exposition, dont 9 de manière prioritaire (métaux lourds comme l’arsenic ou polluants organiques persistants tels que le PCB). Pour les 7 autres substances, notamment l’aluminium, le cobalt, le méthylmercure, le sélénium ou la génistéine chez les consommateurs de soja, le risque ne peut être écarté.Carences ou excès d’apports nutritionnelsEn plus des substances chimiques, 12 minéraux d’intérêt nutritionnel ont été analysés. Les résultats montrent que la couverture des besoins nutritionnels est globalement satisfaisante. Toutefois, des insuffisances ou des excès d’apport en zinc, en calcium en fer sont parfois observés en fonction de l’âge de l’enfant. En effet, des dépassements de limites supérieures de sécurité sont observés pour le calcium chez les moins de six mois. Tous ces nourrissons présentant un excès d’apports nutritionnels en calcium avaient consommé du lait courant (plus riche en calcium que les préparations infantiles) durant les 3 jours d’enquête, et ce en quantité supérieure à la consommation moyenne. Pour le zinc, des dépassements sont observés pour toutes les classes d’âge (jusqu’à 75 % des enfants pour les moins de 6 mois). Et les risques liés à ces apports excessifs ne peuvent pas être exclus.Alimentation de Bébé : les recommandations de l’AnsesPour diminuer cette exposition alimentaire, pour le moins toxique, l’Anses préconise la mise en place ou le renforcement de mesures, mais aussi de prendre quelques disposition à la maison. Par exemple, les légumes et l’eau apparaissant comme étant les contributeurs majeurs à l’exposition au plomb, il convient de varier le régime alimentaire des enfants afin de limiter la consommation des aliments les plus contaminés. Pour le nickel, les efforts pour réduire l’exposition doivent se focaliser sur les produits à base de chocolat chez les enfants de plus d’un an.Concernant les PCB, les teneurs atteignent des niveaux très bas. Mais, les poissons sont les aliments les plus contributeurs. Afin de permettre une couverture optimale des besoins en nutriments tout en limitant le risque de surexposition à ces contaminants, l’Anses recommande “la consommation de deux portions de poissons par semaine, dont une à forte teneur en acide docosahexaénoique (DHA) et en acide éicosapentaénoïque (EPA) (saumon, sardine, maquereau, hareng, truite fumée). Elle rappelle également la nécessité de varier les espèces de poissons et les lieux d’approvisionnement (sauvage, élevage, lieux de pêche etc…) […], dans le cadre d’une alimentation diversifiée”. Néanmoins, l’Agence recommande “pour les enfants de moins de trois ans, de limiter la consommation de poissons prédateurs sauvages (lotte ou baudroie, loup ou bar, bonite, anguille, empereur, grenadier, flétan, brochet, dorade, raie, sabre, thon…), et d’éviter, à titre de précaution, celle d’espadon, marlin, siki, requin et lamproie, en raison du risque lié au méthylmercure”. Par ailleurs, les aliments à base de soja, qui contiennent de la génistéine, sont à éviter chez les moins de 3 ans. L’Agence précise d’ailleurs que les laits végétaux, notamment à base de soja, ne permettent pas de couvrir les besoins nutritionnels des nourrissons.Enfin, il convient de bien respecter le régime alimentaire des tout-petits, la diversification alimentaire entraînant des expositions à certains contaminants supérieures à celles engendrées par la consommation de préparations infantiles. Pour l’Agence, il est donc essentiel de suivre les recommandations du Programme national nutrition santé (PNNS) et de ne commencer la diversification alimentaire qu’à partir de 6 mois.L’Agence rappelle également que seuls le lait maternel ou les préparations infantiles permettent de couvrir les besoins du nourrisson. Le lait courant, quelle que soit l’espèce animale productrice, n’est pas adapté aux besoins nutritionnels des enfants de moins d’un an.Click Here: cheap all stars rugby jersey