Les personnes en surpoids ou obèses ayant des artères ou un cœur malades ont moins de risque d’avoir un accident cardiovasculaire que les personnes maigres et présentant aussi des altérations artérielles ou cardiaques.
Dans cette étude, plus les personnes sont en surpoids, moins elles ont de risque de faire un accident cardiovasculaire.
Ces résultats surprenants ont été publiés dans la revue European Heart Journal du 4 août 2015 et sont le fruit du travail d’une équipe internationale de chercheurs coordonnée par des médecins de l’AP-HP et de l’Université Paris-Diderot, dont le Pr Gabriel Steg, service de cardiologie, et le Dr Boris Hansel, service d’endocrinologie, diabétologie et nutrition à l’Hôpital Bichat-Claude Bernard à Paris.Une étude sur plus de 54 000 personnes à haut risqueCette étude a été conduite dans 44 pays au monde auprès de plus de 54 000 personnes à haut
risque cardiovasculaire. Ces personnes sont issues du registre REACH (REduction of Atherothrombosis for Continued Health trial), qui inclut 67 000 personnes suivies pendant 4 ans, entre 2004 et 2008. Les participants sont répartis en fonction de leur corpulence évaluée par l’indice de masse corporelle (
IMC). REACH analyse ainsi l’incidence des décès et des
accidents cardiovasculaires en fonction de l’IMC.Deux fois plus de risque chez les personnes maigresContre toute attente, l’étude montre que chez les personnes ayant des problèmes artériels ou cardiaques, le
surpoids et l’obésité ne sont pas associés à une augmentation d’
infarctus du myocarde ou d’
AVC (accident vasculaire cérébral). Et même, plus les personnes sont en surpoids, moins elles ont de risque de développer un accident cardiovasculaire. Ainsi, ce risque est réduit de 22 % chez les personnes en surpoids, de 28 % chez les obèses modérés et de 37 % chez les patients avec une obésité sévère, par rapport aux personnes de poids normal.A l’inverse, le risque de décès est multiplié par deux chez les personnes maigres.Les personnes obèses mieux traitéesLes auteurs expliquent ce paradoxe par le fait que, dans l’étude REACH, les personnes obèses sont mieux suivies et traitées contre les maladies du coeur, ce qui pourrait expliquer une diminution de leurs risques cardiovasculaires. Cependant, l’analyse du sous-groupe des patients recevant un traitement médicamenteux optimal montre que celui-ci ne modifie pas les résultats, ce qui écarte une meilleure protection due aux médicaments.La lutte contre l’obésité doit rester une priorité Selon le Dr Boris Hansel, les résultats de cette étude ont des implications pratiques : si l’IMC ne semble pas être un bon indicateur prédictif de la survenue d’un infarctus ou d’un AVC, c’est parce que l’IMC ne reflète pas la localisation et la nature de la graisse corporelle. Ainsi, pour le spécialiste, “il serait utile de pouvoir distinguer chez une personne donnée, la bonne de la mauvaise graisse corporelle. Ces résultats nous encouragent à poursuivre l’étude des mécanismes propres à l’obésité, les recherches sur le métabolisme et l’analyse des différentes sortes de graisses corporelles“.“On ne peut pas extrapoler nos conclusions aux personnes qui ont un cœur sain et des artères saines : la lutte contre l’excès pondéral reste une priorité médicale pour prévenir les maladies cardiovasculaires“ conclut le spécialiste.Dr Jesus CardenasSources :Communiqué de presse de l’AP-HP du 7 août 2015 : “Maladies cardiovasculaires et obésité : des liens surprenants“.Boris Hansel, Ronan Roussel, Yedid Elbez, Michel Marre, Michel Krempf, Yasuo Ikeda, Kim A Eagle, Moses Elisaf, Deepak L Bhatt, Ph Gabriel Steg on behalf of the REACH Registry Investigators. Cardiovascular risk in relation to body mass index and use of evidence-based preventive medications in patients with or at risk of atherothrombosis. European Heart Journal 2015. First published online: 4 August 2015 (
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