Marisol Touraine, ministre des Affaires sociales et de la Santé, a présenté la première base de données publique qui recense l’ensemble des informations publiques disponibles sur les médicaments. Destinée au grand public, aux professionnels de santé et à l’administration, cette base a l’ambition d’offrir une information exhaustive et transparente.
Marisol Touraine, ministre des Affaires sociales et de la Santé, présente la base de données publique des médicaments, lors d'une conférence de presse au Ministère de la Santé.
Première pierre du service public d’informations en santéLors de la présentation de la Stratégie nationale de santé, la ministre de la Santé Marisol Touraine avait affirmé sa volonté de voir chaque Français pouvoir accéder aisément à une information fiable, sur les médicaments, les établissements ou les professionnels de santé. Première traduction de cette annonce (déjà en partie dévoilée par
le décret publié dimanche au Journal Officiel), la base de données publique des médicaments accessible sur ordinateur ou mobile regroupe des données issues de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), de la Haute autorité de santé (HAS) et de l’Assurance maladie (CNAMTS). Elle fournit des informations sur l’intégralité des spécialités pharmaceutiques commercialisées sur le marché français ou dont l’arrêt de commercialisation date de moins de deux ans.Hébergée sur
medicaments.gouv.fr, cette base est présentée comme “la première étape du projet du Gouvernement de mettre en place un service public d’information en santé“. C’est la première fois que sont réunies sur un même site des informations publiques jusqu’alors éparpillées sur les différents sites des agences sanitaires.Une base collectant toutes les informations publiques sur le médicamentPour chaque médicament, les indications, les précautions d’emploi, les contre-indications, les autorisations de mise sur le marché, le statut au regard de la commercialisation, le prix, le taux de remboursement et des informations relatives à la sécurité d’emploi sont présentés. Le service médical rendu (SMR) et l’amélioration du service médical rendu (ASMR) apparaîtra également. Lors de la conférence, la ministre a confirmé qu’une réflexion était en cours pour afficher le SMR sur les boîtes de médicaments. Des icônes permettent de savoir si le médicament est délivré uniquement sur prescription, s’il est remboursé par la sécurité sociale et s’il appartient à un groupe générique. D’autres icônes d’alerte permettront de savoir si ce médicament a été suspendu, retiré du marché ou s’il fait l’objet d’une surveillance particulière. La mise à jour de cette base se fait pour l’heure sur un rythme mensuel (en dehors des alertes qui seront mises dès que possible en ligne).Sur cet espace, l’internaute pourra déclarer un effet indésirable, dans le but d’améliorer les signalements des professionnels et des patients eux-mêmes.Pour la ministre de la Santé, “l’information du public est une priorité absolue. Il est essentiel que nos concitoyens aient accès à des données fiables, transparentes et indépendantes. C’est à la puissance publique d’assurer cette information qui ne répond qu’aux critères de la science“.Une première version qui pourra évoluer“La base de données publique des médicaments évoluera dans les prochains mois afin de répondre aux suggestions que ne manqueront pas de faire les citoyens et les professionnels de santé, en particulier la mise à disposition de recommandations“ précise le communiqué du ministère de la Santé. La hiérarchisation des informations au sein de chaque fiche pourrait donc évoluer.Lors de la conférence de presse de présentation, la ministre a évoqué la possibilité de voir demain cette base s’enrichir d’une entrée par maladie ou d’une recherche des interactions médicamenteuse. “Cet outil a vocation à s’étoffer, il constituera un levier pour améliorer le bon usage du médicament, un outil de politique sanitaire et favorisera une moindre consommation de médicaments“ a déclaré la ministre. Victime de son succès sans doute, le site semblait avoir un temps de réponse très très lent…Le prochain développement de cette volonté de transparence se traduira par un portail sur lequel les industriels devront ou pourront déclarer la nature des liens qu’ils entretiennent avec les professionnels de santé. C’est en effet aujourd’hui, le 1er octobre, que débute le “Sunshine act“ à la française. Aujourd’hui, les laboratoires pharmaceutiques ont publié sur leur site le montant des “cadeaux“ faits aux médecins en 2012 et au premier semestre 2013 dès lors qu’ils dépassaient 10 euros. Le site des ordres professionnels doit également rassembler et de publier sur leur site l’intégralité des données recueillies par les laboratoires. La ministre veut donc un site capable de centraliser toutes ces informations, un site qui devrait sortir d’ici le printemps 2014.L’objectif de la
stratégie nationale de santé est à terme d’offrir un “service public d’information en santé qui permettra aux Français de consulter sur l’Internet ou sur leur Smartphone, l’offre de soins de leur territoire“.Doctissimo propose également une
base de médicaments en ligne. Il s’agit de la Banque Claude Bernard (BCB), une base de données électronique sur les médicaments mise à jour régulièrement à partir des informations officielles sur les médicaments. La Banque Claude Bernard est signataire de la charte de qualité des banques de données médicamenteuses de l’ANSM qui implique conformité aux données référentielles, rapidité de mise à jour, neutralité et complétude de l’information. La Banque Claude Bernard (BCB) a obtenu l’agrément de la Haute Autorité de Santé (HAS). C’est même la première base de données sur le médicament à avoir obtenu l’agrément de la Haute Autorité de Santé.David BêmeSource : Conférence de presse sur le lancement de la base de données publiques des médicaments – 1er octobre 2013Photo : WILLIAM ALIX/SIPAClick Here: Golf special