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Maladie d'Alzheimer : les facteurs génétiques et héréditaires

En dehors des formes familiales qui sont héréditaires, les formes les plus courantes de la maladie d’Alzheimer (formes sporadiques qui représentent 90 % des cas) peuvent impliquer des facteurs génétiques. Mais les gènes mis à jour ne représentent que des éléments qui peuvent augmenter le risque de sa survenue et ne la conditionnent pas systématiquement.

Enfin, indépendamment des formes familiales de la maladie d’Alzheimer, avoir une mère ou un père atteint augmente le risque de développer soi-même la maladie.
Les rares formes familiales de la maladie d’Alzheimer
De nombreuses études ont démontré un risque plus élevé d’être atteint si un parent est lui-même déjà touché. Dans les formes familiales de la maladie, trois chromosomes ont été identifiés comme porteurs de gènes impliqués dans le développement de la maladie : le gène APP sur le chromosome 21, le gène PS1 sur le chromosome 14 et le gène PS2 sur le chromosome (1).
Il faut savoir que les formes héréditaires de la maladie d’Alzheimer ne concernent que 0,3 % des malades.
Une influence génétique incertaine
Mais l’hérédité de la forme la plus courante de la maladie (la forme sporadique qui représente plus de 90 % des cas) reste encore aujourd’hui incertaine. On peut tout au plus, identifier des “facteurs de risques génétiques“. Au banc des principaux accusés : les chromosomes 10 et 19. Sur ce dernier, l’équipe du Pr. Amouyel de l’INSERM a mis en évidence le gène ApoE qui contrôle la production d’une protéine alipoprotéine E. Il existe sous trois formes ou allèles : e2, e3 et e4. Les porteurs de l’allèle e4 sont les plus vulnérables :
– S’ils ont hérité deux allèles e4, ils ont vingt fois plus de risques de développer la maladie, et quatre fois plus s’ils n’en possèdent qu’un exemplaire. Les “doubles-porteurs“ auront également tendance à développer plus tôt la maladie que les personnes qui n’ont hérité que d’un seul allèle e4. Les personnes porteuses d’un seul allèle de ce type développent la maladie plus tôt que les personnes n’en possédant pas.
– Les personnes qui ont hérité de l’allèle e2 sont plus protégées que ceux porteurs de l’allèle e3.
– Le même allèle e4 serait également impliqué dans la perte de poids caractéristique des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer (2).
Plus récemment, c’est le chromosome 10 qui a été accusé de tous les maux. Tout d’abord, deux publications (3 et 4) dans la revue Science identifient en décembre 2000 le chromosome 10 comme porteur d’un gène de susceptibilité sans toutefois pouvoir l’identifier. En juillet 2001, l’équipe du Pr. Zubenko (5) identifie une petite zone de ce même chromosome appelée D10S1423 qui lorsqu’il est combiné avec l’allèle e4 du chromosome 19, multiplie par 16 le risque de développer la maladie.
Aucune de ces particularités génétiques n’aboutit inéluctablement au développement de la maladie. Il s’agit simplement de gènes qui augmentent le risque de la développer.
David Bême
1 – Acta Neuropathol (Berl) 2001 May;101(5):518-5242 – Neurology. 2001 Mar 13;56(5):655-9.3 – Science. 2000 Dec 22;290(5500):2303-4.4 – Science. 2000 Dec 22;290(5500):2304-5.5 – Mol Psychiatry. 2001 Jul;6(4):413-9.