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Tabac, alcool, surpoids… Un Français sur deux dans le rouge !

On a l’habitude de dire que les fêtes de fin d’année riment avec excès de bouche… Doit-on pour autant en déduire que les Français sont raisonnables le reste du temps ? Et bien il semblerait que non ! Plus d’un Français sur deux fume trop, boit trop ou mange trop…

Selon l’enquête Santé réalisée par l’Insee auprès de 21 000 adultes français, 40 % de nos compatriotes ont un excès de poids, un peu moins du quart fument quotidiennement, 15 % ne fument pas mais sont des ex-fumeurs quotidiens, et près de 7 % consomment trop d’alcool.
Le sexe fort a un faible pour les excès…
Alcool, tabac, excès de poids… Une majorité de la population est concernée par l’un ou l’autre de ces risques, dont le lien avec une mortalité prématurée est bien établi : c’est le cas de 56 %des femmes et de près de 75 % des hommes.
Face à ces excès, le sexe fort décroche allègrement le pompon : un homme sur deux fume ou a fumé quotidiennement, la même proportion présente un excès de poids et un sur dix consomme trop d’alcool. En comparaison, la gente féminine apparaît nettement plus sage, puisque le tabagisme passé ou présent concerne “seulement“ une femme sur trois de même que l’excès de poids. Et l’alcoolisme ne touche “qu’une“ femme sur trente. Les classes d’âge ne sont pas indifféremment touchées, ainsi quel que soit le sexe :
– Le tabagisme diminue constamment avec l’âge passant de 35 % chez les 18-29 ans à 4,5 %chez les 75 ans et plus ;
– Inversement, les excès de poids sont plus souvent rencontrés à mesure que l’âge avance, du moins jusqu’à 60-74 ans (plus de la moitié de cette classe d’âge est en surpoids ou obèse) pour diminuer nettement au-delà. Sédentarité accrue et déséquilibres alimentaires, le surpoids semble se déclarer plus jeune aujourd’hui : en 2003, 11,5 % des 25-29 ans avaient un excès de poids à 20 ans contre seulement 8,5 %des 30-44 ans et des 45-59 ans ;
– La part des buveurs excessifs augmente avec l’âge pour atteindre un maximum chez les 45-59 ans et diminue ensuite très sensiblement (1 % seulement chez les 75 ans et plus). Les auteurs de l’étude estiment que la faible consommation des plus de 75 ans est plus liée à une dégradation de l’état de santé (et un effet de sélection dû à la surmortalité dans les catégories “à risque“) qu’à une modération découverte avec l’âge…
Moins de 1 % de la population accumule les trois risques
L’excès de poids conjugué au tabagisme et à l’alcoolisme ne touche qu’une population restreinte (moins de 1 %) mais à 90 % masculine. En revanche, le cumul de deux de ces risques est nettement plus fréquent et concerne plus d’un adulte sur dix (10,5 % de la population), même s’il s’agit là encore, principalement d’hommes.
Le duo diabolique le plus fréquent est constitué du tabagisme et de l’alcoolisme. Contrairement à ses acolytes du vice, le surpoids avance souvent seul : chez les personnes en surpoids, 18,5 % seulement sont des fumeurs quotidiens et on ne trouve parmi eux pas plus de buveurs excessifs que dans la population générale. Les consommations de tabac et d’alcool ainsi que l’excès de poids sont ainsi très fortement liés à l’âge et au sexe.
Mieux vaut être diplômé, riche et vivre à l’Ouest…
Après l’âge et le sexe, le niveau d’études tient une part importante dans ces comportements : les plus diplômés sont moins souvent fumeurs, sont plus sveltes mais apparaissent plus souvent comme des buveurs excessifs.
Le revenu a un effet différent : on fume d’autant moins que le niveau de vie est élevé, par contre l’aisance financière n’a rien à voir avec la consommation d’alcool. Et selon l’Insee, “contrairement à une idée répandue, un bas niveau de vie ne prédispose pas en soi au surpoids : ce qu’on attribue souvent à la faiblesse des revenus est, en réalité, surtout l’effet d’un bas niveau d’études“.
Quelques particularités régionales apparaissent également, comme autant de signes de styles de vie différents. “Ainsi toutes choses égales par ailleurs, l’Ile-de-France et l’Est seraient les régions où il y aurait le plus de fumeurs quotidiens, et le moins d’ex-fumeurs. Comparées aux habitants de l’ouest de la France, les personnes vivant dans le Bassin parisien, le Nord-Pas-de-Calais et l’est de la France sont plus souvent concernées par un excès de poids. On ne note, en revanche, aucun effet significatif spécifique de la zone de résidence sur la consommation excessive d’alcool“.
Des excès qui affectent la santé mais aussi la perception qu’on en a
Les fumeurs, les buveurs et les personnes en surpoids sont-ils des bons vivants insouciants de leur santé ? Loin de là, puisqu’un buveur excessif ou une personne ayant un excès de poids déclare plus fréquemment rencontrer des problèmes de santé ; il aura aussi une perception de sa santé plus souvent négative. En d’autres termes, entre deux individus dont on peut considérer les états de santé “objectifs“ comme comparables, la personne obèse, le fumeur ou buveur excessif aura tendance à se percevoir en moins bonne santé. Par ailleurs, les personnes obèses ou avec un surpoids, ainsi que les ex-fumeurs recourent plus souvent, au système de soins.
Alors qu’approche 2006, pourquoi ne pas prendre un peu d’avance sur les bonnes résolutions de fin d’année…
David BêmeSource : Insee Première n°1048 – Novembre 2005Click Here: All Blacks Rugby Jersey