C’est l’une des belles success story tricolores de la Silicon Valley. La Française Fidji Simo va quitter Facebook, où elle avait gravi tous les échelons et faisait partie de la garde rapprochée de Mark Zuckerberg, pour prendre la tête de la start-up Instacart. Un joli défi pour cette Sétoise de 35 ans, alors que le leader américain de la livraison de courses, dont la popularité a explosé aux Etats-Unis pendant la pandémie, pour atteindre une valorisation de 39 milliards de dollars, devrait prochainement négocier son entrée en Bourse.
Fidji Simo, qui avait rejoint le board d’Instacart fin 2020, en deviendra la CEO (directrice générale) le 2 août, tandis que le fondateur de la start-up, Apoorva Mehta, passera président du Conseil d’administration. Ce dernier ne tarit pas d’éloges sur la nouvelle dirigeante : « Elle m’a épaté par ses capacités de leader. Sur la dernière décennie, elle a aidé Facebook à passer de 1.000 à 100.000 salariés, et elle a supervisé l’appli la plus populaire du monde. »
Rôle crucial à Facebook
Car en y regardant de plus près, celle qui a grandi dans une famille de pêcheurs espagnols (lire son excellent portrait publié en 2017 par Les Echos) a joué un rôle crucial à chaque « pivot » (changement de cap stratégique) de Facebook. Le pari de la pub mobile en 2013 ? C’est elle. Le push média-vidéo en 2015 ? Idem. Facebook Live ? Encore elle. A tel point qu’elle est promue vice-présidente en 2017. Deux ans plus tard, Mark Zuckerberg lui confie les clés de la Maison bleue : celle qui est passée par HEC et qui a fait ses gammes à eBay remplace le lieutenant Chris Cox comme patronne de l’application Facebook.
Aujourd’hui, alors que les entreprises du Cac 40 ne comptent qu’une seule dirigeante (Catherine MacGregor, chez Engie), Fidji Simo va prendre la tête de la troisième plus grosse start-up américaine non-cotée (par capitalisation). Actuellement valorisé à 39 milliards de dollars, Instacart veut passer à la dimension supérieure avec une prochaine introduction en Bourse, une étape que la Sétoise a connu chez Facebook.
Chez le leader de la livraison de courses, elle devra répondre aux questions sociales sur les limites de la gig-economy sur le statut des chauffeurs, notamment. Ambitieuse, elle a expliqué à la chaîne financière CNBC vouloir « créer un écosystème » agro-alimentaire autour de l’appli Instacart. Mark Zuckerberg pourrait bien regretter son départ.
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