Avant le coup d’envoi du derby face au FC Nantes, il s’était offert un coup d’œil à 360 degrés pour regarder tout le stade, comme un enfant dans un parc d’attractions. Sans être impressionné, mais plutôt pour savourer. « Le stade était plein, c’était incroyable », raconte-t-il sobrement. Quatre-vingt-dix minutes plus tard, Birger Meling a littéralement explosé de joie quand le Stade Rennais s’est imposé 1-0 dans un derby de l’Ouest que le Norvégien découvrait. Arrivé fin juillet en Bretagne après une saison à Nîmes, le latéral gauche n’a pas mis longtemps à se faire apprécier des supporters du Stade Rennais. Impressionnant par son abattage sur le terrain, l’ancien joueur de Rosenborg va retrouver son ancien club ce jeudi (coup d’envoi à 19h) à l’occasion du barrage retour de la nouvelle Ligue Europa Conférence. A Trondheim, où il a joué trois saisons, comme tous les clubs où il est passé, Birger Meling a laissé la même empreinte : l’image d’un joueur respectueux, travailleur, qui donne tout ce qu’il a pour son équipe. Son parcours atypique n’y est sans doute pas étranger. Explications.
« Quand il jouait aux Vikings de Stavanger, il mesurait 1,40 m et pesait 36 kg ». Thommas Husevik s’est replongé dans les vieilles coupures de presse retraçant la jeunesse du joueur de Stavanger. C’est dans cette ville côtière du sud-ouest de la Norvège que Birger Meling est né et a grandi. Enfin, grandi, le mot est peut-être mal choisi. S’il affiche maintenant un honorable 1m73, Birger Meling a longtemps été handicapé par sa taille. Au point de voir ses rêves de devenir pro s’envoler. « Son club formateur n’a pas souhaité le conserver car il le trouvait trop petit », raconte le journaliste de Jaerbladet. Des propos confirmés par son confrère Johannes Strand, qui suit le club de Rosenborg pour le journal Adresseavisen. « On lui a clairement dit qu’il était trop faible physiquement pour devenir pro. Mais il s’est beaucoup développé quand il jouait à Stabæk ».
A signaler:
Birger Meling est le seul joueur du Stade Rennais FC à faire systématiquement le tour complet du Roazhon Park à la fin des matchs pour saluer les supporters de toutes les tribunes.
🔴⚫ pic.twitter.com/xMftOJ7CGR
— Shabani ROUGEmémoire 🏆1965 🏆1971 🏆2019 (@mattcharp) August 22, 2021
Agé de 26 ans, Birger Meling aura finalement tardé à « éclore », se réfugiant dans le travail pour compenser. « Quand j’avais 18 ans, je n’étais pas prêt pour le haut niveau, mais c’est la vie. C’est ce qui m’a donné envie de faire plus, de toujours me dépasser », explique le joueur. A 19 ans, il partira un an à Middlesbrough afin d’étoffer son physique. « Il a beaucoup travaillé avec son père pour compenser son petit gabarit. Il a dû se transformer », poursuit Thommas Husevik.
« Il donne sa vie sur le terrain »
Quand il arrive à Rosenborg en 2017, le club le plus titré de Norvège est sur le retour et a été sacré champion en 2015 et 2016. C’est ici, à Trondheim, que Meling a vu sa carrière décoller. Il enchaîne les matchs et devient indiscutable sur son flanc gauche, profitant pour glaner de l’expérience en Ligue Europa et en barrages de Ligue des champions. Repéré, Meling quitte la Norvège à l’été 2020 pour rejoindre le Nîmes Olympique. Son premier match face à Brest est resté dans la mémoire de Romain Collet-Gaudin, ancien joueur et amoureux des Crocos. « Il avait mis un but et donné une passe dé. J’avais rarement vu ça de la part d’un joueur qui venait d’arriver », se souvient le commentateur attitré du Nîmes Olympique pour France Bleu.
« Le coach disait souvent qu’il aimerait bien avoir 10 ou 15 mecs comme Meling ou Ripart dans son effectif. C’est un joueur qui ne compte pas ses allers-retours. Il donne sa vie sur le terrain ».
Cette première saison hors de Norvège s’était achevée par une descente en Ligue 2, paradoxalement actée par une défaite face à Rennes, un soir de mai sur la pelouse du Roazhon Park. Le Norvégien y est très vite revenu mais sous les couleurs du Stade Rennais. Recruté cet été pour trois millions d’euros, il a su s’imposer dans un couloir gauche pourtant bien garni avec Faitout Maouassa et Adrien Truffert. En quatre matchs, celui que l’on surnomme « Biggie » a déjà livré une passe décisive. Mais il a surtout fait chavirer le cœur des supporters. « Il est honnête, il bosse dur. C’est facile de l’aimer et il devient facilement le chouchou des supporters », poursuit Thommas Husevik. « En Norvège, beaucoup sont surpris de l’avoir vu progresser si vite en France. Mais c’est un joueur qui a toujours su élever son niveau rapidement », estime Johannes Strand. Interrogé sur cette adaptation éclair, le latéral rennais répond dans un large sourire. « Quand tu joues avec des joueurs comme ici, c’est facile. Il n’y a que des bons mecs dans le vestiaire ».
Click Here: roscommon gaa jerseysAttention dans son dos
Habitué à monter très souvent, le nouveau piston du SRFC va devoir apprendre à se méfier de ses futurs adversaires, qui n’ont pas pu manquer ses performances en ce début de saison. « On a vu certaines équipes balancer des ballons dans son dos. Ça fait partie de ses défauts mais il compense par son physique. Il a du coffre », estime Romain Collet-Gaudin.
En seulement quatre matchs disputés avec le Stade Rennais, le Norvégien s’est déjà mis le public dans la poche avec une recette simple, fidèle au slogan de son nouveau club : tout donner. Pour son retour à Rosenborg ce jeudi, il devrait aussi recevoir. Très apprécié du public, celui qui côtoie Haaland et Odegaard en sélection norvégienne sera sans doute tout sourire quand il sera acclamé par les 7.000 spectateurs présents. Plaisir d’offrir, joie de recevoir.