Sécurité, revenu d’engagement, plan d’investissement : dans la dernière ligne droite du bouclage du budget 2022, le gouvernement doit encore finaliser plusieurs mesures, qui viendront augmenter davantage les dépenses publiques dans un contexte économique plus favorable qu’anticipé. Sauf imprévu, le dernier projet de loi de finances du quinquennat d’Emmanuel Macron devrait être présenté en Conseil des ministres le 22 septembre.
« Ce n’est pas un budget facile à faire. Plusieurs décisions de politiques publiques ne sont pas encore tranchées », a reconnu mardi le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, devant la presse, affichant toutefois son optimisme avec la reprise économique observée ces derniers mois.
Click Here: northampton saints rugby jerseysDes discussions sur un revenu pour les jeunes
Le principal dossier encore à conclure est la mise au point du revenu d’engagement, voulu par le président de la République pour accompagner les jeunes sans formation vers l’emploi en échange d’un revenu, sans doute d’environ 500 euros. Les discussions s’éternisent encore sur le périmètre du dispositif.
« Il y a des discussions sur la durée des parcours, sur la vitesse à laquelle on met en place le dispositif », et sur les moyens qu’il faudra allouer à Pôle emploi et dans les missions locales, indique-t-on au ministère du Travail. Notamment pour recruter le nombre suffisant de conseillers qui seront chargés d’accompagner ces jeunes.
Coût du dispositif
« Le sujet est en cours de réflexion », indique-t-on aussi à Matignon, alors que le Premier ministre, Jean Castex, a commencé une série de réunions avec les partenaires sociaux.
En fonction des critères retenus, le dispositif pourrait coûter entre 1 et 3,8 milliards d’euros, selon Les Echos. Lors d’une réunion interministérielle entre Matignon, Bercy et le ministère du Travail mardi, « on a discuté d’une fourchette beaucoup plus réduite », souligne-t-on dans l’entourage de la ministre du Travail, Elisabeth Borne.
Le plan d’investissement, « pas un plan de relance bis »
Autre gros chantier, le plan d’investissement, d’un montant envisagé de l’ordre de 30 milliards d’euros, qui ne devrait finalement pas être annoncé avant octobre, et dont les crédits seraient alors intégrés au budget durant le débat parlementaire. « Ce n’est pas un plan de relance bis, l’objectif est de créer de nouvelles filières industrielles », dans des technologies innovantes comme l’hydrogène, les biotechnologies, les batteries électriques ou les semi-conducteurs, a rappelé Bruno Le Maire.
A cela s’ajouteront les mesures en faveur des forces de l’ordre que doit présenter dans les prochains jours Emmanuel Macron en conclusion du Beauvau de la sécurité, ainsi que le plan en faveur de la ville de Marseille dévoilé mercredi.
Eric Woerth plaide pour « un budget de retour à la raison »
Un « florilège » de dépenses qui fait bondir le président de la commission des Finances de l’Assemblée nationale, Eric Woerth (LR). D’autant que le gouvernement a déjà annoncé cet été une hausse de près de 10,8 milliards d’euros des budgets des ministères, centrée sur les missions régaliennes de l’Etat (armées, police, justice) et l’éducation. Une partie de cette hausse s’explique aussi par le maintien de certaines aides déployées durant la crise sur l’hébergement d’urgence ou le ticket universitaire à 1 euro. Le gouvernement « doit tenter de maîtriser les envies d’augmenter les dépenses courantes » c’est-à-dire les dépenses non induites par l’épidémie de Covid-19, prévient Eric Woerth.
« Il faut un budget de retour à la raison », ajoute le député qui dit attendre « un signal sérieux et consistant sur la prise de conscience de l’extrême fragilité de nos finances publiques. On ne peut pas regarder tranquillement s’accumuler la dette ». Celle-ci devrait encore atteindre 115,7 % du PIB en 2022, après plus de 117 % attendu cette année, selon le gouvernement, pour un déficit de 5,3 % du PIB, contre un peu moins de 9 % escompté en 2021.