Marc-Olivier Fogiel a accordé une grande interview à Sept à huit, diffusée dimanche 30 septembre 2018, dans laquelle il raconte les deux gestations pour autrui (GPA) qui lui ont permis de fonder une famille avec son époux, le photographe François Roelants. Le journaliste, qui publie le 3 octobre chez Grasset un ouvrage sur le sujet intitulé Qu’est-ce qu’elle a ma famille ?, répond à toutes les questions, y compris celle de l’argent, sur la naissance de ses filles, Mila (7 ans) et Lily (5 ans).
À l’époque ou Marc-Olivier Fogiel et François Roelants formulent ce projet parental, les couples homosexuels n’ont pas le droit d’adopter. Le journaliste, qui a toujours souhaité fonder une famille, ne s’imaginait pas adopter en célibataire. Cela signifiait cacher l’existence de son compagnon pour obtenir l’agrément et ensuite sans doute patienter des années… Les chances d’aboutir étant presque nulles. François Roelants était curieux de la GPA. Fogiel avait quelques réticences. Il parle de clichés, des fantasmes qu’ont beaucoup de gens et qu’il peut concevoir. Sa première question étant : “Je ne voyais pas comment on pouvait, à l’issue d’une grossesse, retirer un enfant à une femme qui l’avait porté sans qu’il n’y ait un traumatisme quelque part.“
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La rencontre avec Michelle
C’est aux États-Unis que le couple se lance. Il faut d’abord choisir une donneuse d’ovocytes sur un fichier. C’est troublant car il y a des photos, un tas de renseignements, comme les antécédents médicaux, etc. Marc-Olivier Fogiel raconte qu’au final, leur choix s’est porté sur une jeune femme “pleine de joie de vire“, “saine“, assez différente des critères qu’ils avaient d’abord en tête. Après cette étape, il faut trouver une mère porteuse : “Dans la réalité américaine, ce n’est pas vous qui choisissez une mère porteuse, c’est la mère porteuse qui vous choisit.“
Le couple rencontre alors Michelle qui portera Mila, puis Lily. “Elle s’était toujours dit que si un jour elle avait ses propres enfants, elle essaierait d’aider les autres. Elle a eu ses propres enfants – puisque c’est la loi au États-Unis, ces femmes pour pouvoir être mères porteuses doivent déjà être mère deux fois. Elle m’a raconté qu’elle ne s’était jamais autant accomplie que durant ses deux grossesses et que ça avait démultiplié son envie de faire des familles à d’autres.” Un matin, par SMS, elle leur annonce qu’ils “attendent un enfant“. Marc-Olivier Fogiel est ému quand il prononce ces mots devant la caméra de Sept à huit. Il raconte l’accouchement. Son réflexe a été d’aller voir Michelle tout de suite pour savoir comment elle allait. Elle l’a renvoyé immédiatement vers le bébé : “Va t’occuper de ta fille, on se retrouve après.“
Ce n’est pas vous qui choisissez une mère porteuse, c’est la mère porteuse qui vous choisit
Sur la question de l’argent, le journaliste de RTL Soir et du Divan sur France 3 est transparent : “Elle n’est pas payée, elle est dédommagée. Elle arrête de travailler pour porter votre enfant. Elle a touché 18 000 dollars. Ça fait 2000 euros par mois. Ça ne change pas leur vie.” Pour une GPA, Fogiel explique avoir déboursé un peu plus de 100 000 euros. “Ce n’est évidemment pas de l’argent qui va à la mère porteuse ni à la donneuse d’ovocytes. C’est l’ensemble du processus, comme les avocats et les frais médicaux. Rien que l’accouchement, c’est 19 000 euros, je crois.“
Michelle a porté les deux filles de Marc-Olivier Fogiel et François Roelants. Le couple la retrouve aux États-Unis pour les fêtes de Noël chaque année. Cela ne trouble pas les fillettes pour qui Michelle n’est pas une mère : “Je comprends ces questions, c’était les miennes auparavant. L’histoire est extrêmement simple. Mes filles savent comment elles sont nées.” Elles savent qu’elles ont deux papas et que Michelle les a aidés ! Les questions de la fête des Mères et de l’absence d’un modèle féminin sont balayées d’un revers de la main. Les fillettes sont comme toutes les fillettes de leur âge. Et Fogiel s’est révélé être un père très gaga : “La paternité m’a changé totalement. Si vous me demandez, je suis d’abord papa. Depuis qu’elles sont nées, je crois que je pleure tous les jours. Les mots, les petits dessins, les je t’aime, la première fois que je les dépose à l’école. Je pleure tous les jours. Ça fait beaucoup rire mon mari.“
Sept à huit a réuni 3,4 millions de téléspectateurs et 22% de part de marché et jusqu’à 4,8 millions en fin d’émission… un record !