Selon un sondage Odoxa pour le Groupe Profession Santé (dont Le Quotidien du Médecin), les Français seraient favorables à une installation contrainte des médecins dans les déserts médicaux. Mais jusqu’alors, aucun gouvernement n’a remis en cause la liberté d’installation des médecins. Agnès Buzyn, ministre de la Santé, a déclaré être contre l’instauration de mesures coercitives.
Huit Français sur dix (82%) souhaitent une intervention des pouvoirs publics pour réguler la répartition des médecins libéraux sur le territoire.
Face aux déserts médicaux, les Français favorables à une installation contrainte des médecinsHuit Français sur dix (82%) souhaitent une intervention des pouvoirs publics pour réguler la répartition des médecins libéraux sur le territoire, tandis que 65% des médecins y sont opposés.Plus d’un Français sur deux (51%) estiment qu'”il faut à la fois consacrer plus d’argent pour la santé et en même temps faire la chasse aux actes et dépenses inutiles“, d’après cette enquête. Un avis partagé par plus de la moitié (52%) des professionnels de santé interrogés (médecins, pharmaciens, infirmiers, aides-soignants, sages-femmes, cadres de santé…).Concernant les frais de santé, 45% des Français considèrent que “l’assurance maladie devrait rembourser davantage“, alors que plus de la moitié des professionnels de santé (53%) jugent qu’elle “devrait être plus sélective dans les soins qu’elle rembourse“.Numerus clausus, structures de proximité… Français et professionnels de santé s’exprimentAu sujet des structures médicales locales (hôpitaux, cliniques…), 48% des Français et 28% des professionnels de santé souhaitent le maintien de “toutes les structures (y compris celles ayant une faible activité) mais sans en créer de nouvelles“. Un tiers des Français (35%) et des professionnels de santé (32%) veulent “ouvrir de nouvelles structures de proximité“. Côté professionnels de santé, ils sont aussi 37% à plaider pour la fermeture ou la reconversion des structures ayant une activité insuffisante, ce que refusent 16% des Français.Interrogés sur le projet de loi santé, en cours d’examen au Parlement, plus de la moitié des professionnels de santé (54%) se disent “opposés” à la création prévue de 4.000 postes d’assistants médicaux, tandis que 64% approuvent la labellisation de 500 hôpitaux de proximité. Les deux tiers (67%) saluent aussi la fin du “numerus clausus” (quotas) pour les étudiants en médecine.Grand débat national : pas assez de place pour la santéQuant au grand débat national, sept Français sur dix (70%) et plus de la moitié des professionnels de santé (55%) pensent qu’il ne débouchera pas sur “des mesures utiles pour le pays”. En outre, un Français sur deux (51%) et huit professionnels de santé sur dix (82%) considèrent qu’une place “insuffisante” a été accordée à la santé lors de ce débat.